Jack Willis

Jack Willis, un Anglais à Toulouse

« L’impression qu’il est passé par notre école de rugby »: renversant face à Exeter au tour précédent, l’Anglais Jack Willis, parfaitement intégré à Toulouse, compte se rappeler à nouveau au bon souvenir de ses compatriotes dimanche en demi-finale de Champions Cup contre les Harlequins.

« Frustré » d’avoir concédé deux pénalités dans les 30 premières minutes du quart de finale, Willis s’est vengé sur le pauvre ouvreur adverse Harvey Skinner, qu’il a envoyé valser comme une quille pour aller marquer le deuxième essai des Toulousains, alors menés par Exeter.

Le titre honorifique d’homme du match a été décerné à son jeune coéquipier Paul Costes, mais le troisième ligne ne l’aurait pas volé tant il a multiplié les percées rageuses en plus de son abattage habituel au plaquage et au sol.

« Il y aurait dû avoir un super trophée pour Jack, qui a fait un match hallucinant », a salué son manager Ugo Mola à l’issue de la rencontre, finalement remportée dans les grandes largeurs par son équipe (64-26).

Arrivé à l’automne 2022 sur les bords de la Garonne après le placement en liquidation judiciaire de son club de toujours, les Wasps, l’international anglais de 27 ans s’est très vite imposé comme un rouage essentiel du collectif toulousain.

Excellent plaqueur-gratteur, le flanker, auteur de trois essais lors de ses quatre dernières titularisations en Top 14 et Champions Cup, se montre de plus en plus à son avantage dans le jeu courant.

« Ça reste un jeune joueur, qui croque pleinement son expérience française et toulousaine », commente Mola. « On a l’impression qu’il est passé par notre école de rugby. Il écoute, il progresse, il commence à jouer debout… »

« On se demande jusqu’où il est capable d’aller », s’interroge le technicien toulousain. « Pas trop loin, j’espère, pour pas qu’une équipe anglaise le rappelle et qu’il parte de chez nous (sourire) ».

– Bonhommie naturelle –

Car en évoluant à l’étranger, Willis ne répond pas aux règles d’éligibilité de la Fédération anglaise pour prétendre au XV de la Rose, dont il a porté le maillot blanc à 14 reprises.

Son petit frère Tom, qui avait lui aussi rebondi en France, à Bordeaux-Bègles, après la faillite des Wasps, est depuis rentré au pays. Lui a choisi de rester.

« Vous passez plus de temps avec votre club qu’en sélection », expliquait-il en janvier dans un entretien à l’AFP. « Il est donc primordial de bien le choisir, d’être heureux dans son environnement quotidien ».

C’est son cas à Toulouse, où est né son deuxième enfant en début année et où le natif de Reading devrait honorer les deux dernières années, optionnelles, de son contrat, jusqu’en 2026.

Avec sa bonhommie naturelle et son investissement sur le terrain, Willis, qui maîtrise déjà bien le français, s’est à la fois mis le public et le vestiaire toulousains dans la poche.

« Il peut paraître très agressif dans son jeu, très +rosbeef+ dans l’âme, avec un gros caractère. Mais en dehors, c’est quelqu’un d’ultra-gentil, qui sait déconner quand il faut et qui ne se prend vraiment pas la tête », témoigne son compère de la troisième ligne Alexandre Roumat.

« C’était une star quand il était plus jeune, mais il s’est gravement blessé. La façon dont il a su rebondir témoigne de son caractère », relève le capitaine et troisième ligne des Harlequins Stephan Lewies. « Il est très important pour Toulouse (…) C’est un joueur de classe mondiale, on le sait ».

Le plus Toulousain des Anglais devrait prendre un malin plaisir dimanche au Stadium à le rappeler une fois de plus à sa Fédération.

© 2024 AFP

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