Juan Cruz Mallia, le couteau suisse argentin du Stade toulousain

Toulouse, 17 fév 2023 (AFP) – En l’absence de Romain Ntamack et Thomas Ramos, retenus avec le XV de France, Juan Cruz Mallia dépanne à l’ouverture à Toulouse depuis deux matches de Top 14, un poste que l’international argentin, aussi polyvalent qu’intelligent, a encore besoin de temps pour apprivoiser pleinement.

Mallia était aligné au centre, en mai 2021, quand quelques mois seulement après son arrivée sur les bords de la Garonne, en tant que joueur supplémentaire, il a inscrit l’essai victorieux de son équipe en finale de la Coupe d’Europe contre La Rochelle (22-17).

Il a débuté sur l’aile droite, le mois suivant, la finale de Top 14 remportée par les Toulousains face à ces mêmes Rochelais (18-8), et s’est imposé comme un titulaire indiscutable à l’arrière de l’équipe d’Argentine.

11, 12, 13, 14, 15 et maintenant 10: « Juanchi » s’est dernièrement improvisé ouvreur contre Montpellier (23-9) et Bayonne (21-16) et l’intermède est appelé à durer pendant le Tournoi des six nations, à commencer par le choc face à Toulon samedi (21h05) au stade Vélodrome de Marseille.

« C’est un peu difficile, mais je suis toujours content de pouvoir aider l’équipe », dit-il à l’AFP. « C’est un nouveau poste, un nouveau challenge. Ca va aller mieux au fil du temps avec les entraînements et les matches ».

– « Il sait tout faire » –

Sans ses internationaux français Ntamack et Ramos, ni Antoine Dupont, capable d’y évoluer, le Stade toulousain se retrouve dépourvu à l’ouverture après le départ pour Bordeaux-Bègles l’été dernier de l’Australien Zack Holmes, d’autant que Tim Nanai-Williams, pas toujours convaincant depuis son arrivée, est actuellement blessé et que le jeune Edgar Retière manque encore un peu d’expérience.

Mallia avait déjà glissé en 10 en cours de match à Bayonne (défaite 26-22) en marge des tests d’automne et s’en était si bien sorti que le staff toulousain a été tenté de renouveler l’expérience lors de cette nouvelle période de doublons.

« C’est un vrai joueur de rugby, au sens large du terme, qui maîtrise pas mal de postes et qui a les qualités techniques pour pouvoir y faire face », salue l’entraîneur des arrières Clément Poitrenaud.

« Juanchi, il sait tout faire », appuie le jeune demi de mêlée Martin Page-Relo. « Il est bon à l’aile, il est bon à l’arrière. Il a joué au centre, en 10, et si on le met à la mêlée, je pense que ce serait pareil ».

– En difficulté face aux perches –

Le contenu des séances de l’Argentin de 26 ans, formé à l’ouverture lors de ses jeunes années, a légèrement évolué ces derniers temps. « Je me concentre un peu plus sur le jeu au pied que sur la réception des ballons hauts », explique-t-il.

« Comme les arrières aujourd’hui jouent souvent en tandem avec l’ouvreur, j’ai l’habitude de me trouver là, mais il y a moins de temps d’exécution (…) Il y a plus de responsabilités, il faut parler plus », développe-t-il dans un français très fluide.

Le nouvel ouvreur toulousain est sans doute l’un des premiers réjouis du retour cette semaine de Melvyn Jaminet, libéré par les Bleus, qui le déchargera du rôle de buteur. Un exercice dans lequel Mallia avait connu quelques difficultés face à Montpellier (3 sur 6 de réussite) avant de corriger le tir contre Bayonne (3 sur 3) dans des positions plus confortables.

« Je m’entraîne un peu (à buter), mais c’est différent entre ici, sans pression, sans le public, et les matches », concède-t-il. « C’est comme pour le poste, ça va venir avec l’expérience et l’enchaînement des matches ».

Il ne restera alors plus au couteau suisse argentin des Rouge et Noir, sur le point de prolonger son contrat, qu’à lancer en touche, pousser en mêlée, servir les bières à la bodega et conduire le bus de l’équipe.

© 2022 AFP

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