La sortie prématurée des Bleus en quart de finale de la Coupe du monde, est oubliée: « Le Mondial est derrière moi », a assuré à l’AFP le deuxième ligne du Racing 92 et de l’équipe de France Cameron Woki.
« S’arrêter en quart, ça a été douloureux », a toutefois reconnu le joueur en marge de la sortie, jeudi, de son livre « Je croirai toujours »: « Le fait de retrouver le club rapidement m’a permis d’oublier, de passer à autre chose ».
Q: Quelques semaines après, que retenez-vous de la Coupe du monde?
R: « Ce que je retiens, c’est le parcours, les bons souvenirs, l’expérience… C’était ma première Coupe du monde, j’ai beaucoup appris. Il y a pas mal de points positifs à retenir. Dès que j’ai repris avec le Racing 92, la déception a été digérée. Il y a de la frustration, surtout pour ceux qui nous quittent, joueurs et staff, et pour le public, parce qu’on n’a pas pu leur ramener le trophée. Mais le Mondial est derrière moi, j’ai un championnat à venir avec le Racing, un Tournoi des six nations à préparer avec l’équipe de France… Il y a pas mal de choses qui me permettent d’oublier. »
Q: Qu’est-ce qui vous a manqué contre les Springboks?
R: « Dans ces matches de haut niveau, c’est du 50-50. Ils ont été meilleurs que nous, sur ce match-là. Mais ça aurait pu être eux qui étaient en difficulté. C’est toujours difficile à expliquer mais je pense que le meilleur l’a emporté. J’ai revu le match le soir même pour trouver les réponses. Je ne les ai pas forcément eues… mais je voulais basculer émotionnellement. »
Q: Vous êtes le seul des Bleus à avoir disputé tous les matches du Mondial. En tirez-vous une certaine fierté?
R: « Bien sûr. Ce n’était pas gagné: je sortais d’une saison difficile avec le Racing, avec une blessure au poignet. Je ne me voyais pas du tout faire cette Coupe du monde, donc me retrouver à jouer tous les matches, c’est une satisfaction personnelle. »
Q: Il a été compliqué de passer à autre chose?
R: « Pour moi, ça l’a été. J’ai beaucoup travaillé pour faire cette Coupe du monde. Je me suis vraiment donné les moyens de la faire. Donc s’arrêter en quart, ça a été douloureux. Pour tout le monde. J’ai coupé, je suis parti en Crète avec ma compagne: ça m’a permis de récupérer mentalement. Physiquement, j’étais en forme, je sortais d’une +prépa+ intensive qui m’a permis d’être à mon meilleur niveau. Mais le fait de retrouver le club rapidement m’a permis d’oublier, de passer à autre chose. »
Q: Justement, comment s’est déroulée la reprise en club?
R: « Très bien. Il y a eu beaucoup de changements au niveau du jeu, au niveau de la structure du club mais l’ambiance est chouette. Je me retrouve dans ce club, dans cette équipe. C’est ce qu’il me manquait pour être bien. Je n’étais pas forcément à mon aise la saison dernière, j’avais beaucoup de nostalgie de Bordeaux. Aujourd’hui, je n’en ai plus du tout. Je me sens à ma place et ça va jouer sur mes performances. Je n’étais pas censé jouer contre Lyon mais j’avais envie de jouer donc j’ai demandé à disputer le match et ces 30 minutes m’ont fait du bien. Ensuite, contre Toulon, j’ai joué l’intégralité du match, ça m’a fait du bien. »
Q: A titre personnel, vous sortez d’une saison compliquée. Vous êtes-vous fixé un objectif?
R: « Comme je le disais, quand tu joues avec de la nostalgie, tu ne peux pas être bon. Je n’avais pas tourné la page de Bordeaux l’année dernière, c’est ce qui a causé mes contre-performances. Aujourd’hui, c’est derrière moi: je suis 100% Racingman. L’année dernière, c’était compliqué, je m’étais un peu fermé au groupe, ça n’a pas aidé. Je me suis mis des bâtons dans les roues tout seul. Cette saison, j’ai le même objectif que chaque année: essayer de remporter un titre. »
Propos recueillis par Baptiste DEDIEU et Nicholas Mc ANALLY