La Rochelle et le spectre de la saison blanche

Double tenante du titre de la Champions Cup et finaliste la saison dernière en Top 14, La Rochelle, hôte de Pau samedi, affiche ce printemps des manques évidents qui pourraient compromettre ses chances de qualification pour les phases finales.

A trois journées de la fin de la saison régulière, les Maritimes sont encore dans les clous (6es, 56 points) mais avec un programme plutôt copieux: deux réceptions de concurrents directs (Pau et Racing 92) pour un déplacement chez le champion, Toulouse.

La Section (7e avec un point de retard), qui n’a jamais vécu de phases finales en Top 14, réalise la meilleure saison de son histoire récente et s’était imposée à Deflandre la saison dernière (38-21). Les Palois seront en outre sans doute revanchards après leur défaite chez eux à l’aller (29-20).

Le Racing (5e avec un point d’avance) joue, lui, aux montagnes russes cette saison, un peu comme les Rochelais, et doit effacer son faux pas lors de son match à domicile délocalisé à Auxerre face à Bayonne (37-28).

– Leaders en souffrance –

Avec 11 victoires et déjà 12 défaites, La Rochelle ne doit sa présence dans le Top 6 qu’à ses points de bonus récoltés (12 au total) et à sa défense, la meilleure du championnat.

Elle a toutefois pris l’eau samedi à Bordeaux – 34 points concédés, même si son manager Ronan O’Gara a eu « l’impression qu’on en a pris 60 » -, comme un mois plus tôt au Leinster (40-13) en quarts de Champions Cup.

Ces deux revers, entre autres, montrent les limites actuelles du double champion d’Europe, dont la puissance, l’agressivité et le jeu au sol ne suffisent plus pour faire la différence cette saison.

Plombés par les blessures – Levani Botia (avant-bras) et Jonathan Danty (épaule) sont les derniers en date – les Maritimes ont rarement pu aligner un quinze compétitif, notamment au niveau de leur ligne arrière, et leur attaque s’en est ressentie (10e du Top 14).

« On a besoin de varier un peu plus notre jeu car le jeu frontal est très fatigant », a reconnu O’Gara à Bordeaux.

Et à l’exception du colosse australien Will Skelton, les cadres du vestiaire sont méconnaissables, entre blessures, méforme persistante, digestion manquée ou contrecoup mental de la Coupe du monde.

– « Solutions peu évidentes » –

O’Gara pointe « certains qui portent des responsabilités cruciales dans cette équipe et nous pénalisent. Je ne donnerai pas leurs noms car on perd et on gagne ensemble ».

Malgré une reprise post-Mondial aménagée en concertation avec son club, le capitaine Grégory Alldritt est loin du rendement qui en a fait le meilleur N.8 du monde.

Gain de terrain moindre, collisions moins tranchantes… C’est comme si le capitaine par intérim des Bleus avait perdu la flamme, à l’image de l’essai casquette qu’il a concédé samedi à Damian Penaud en tardant à aplatir dans son en-but.

L’ouvreur Antoine Hastoy vit lui aussi un exercice compliqué et le contraste avec le Bordelais Matthieu Jalibert a été saisissant.

« Les choses changent vite dans le sport (La Rochelle avait gagné 9 des 10 derniers matches face à l’UBB, ndlr) mais les solutions ne sont pas évidentes pour mon équipe en ce moment », a aussi constaté le technicien irlandais, qui cherche à « donner de la confiance aux joueurs », dont « beaucoup sont un peu trop dans le doute ».

O’Gara compte aussi sur leur orgueil blessé pour ne pas partir en vacances prématurément: « même si ça ne s’est pas vu depuis quelques semaines, quelques mois, j’entraîne des compétiteurs ». A prouver samedi face à Pau.

© 2024 AFP

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