L’Angleterre barre la route du Grand Chelem à l’Irlande

L’Angleterre s’est sublimée samedi à Twickenham pour briser l’élan et le rêve de Grand Chelem de l’Irlande (23-22), géant vert mis à terre par trois essais et un dernier drop de l’entrant Marcus Smith.

Le stade de l’ouest de Londres a littéralement tremblé quand le demi d’ouverture de 25 ans, forfait pour les trois précédents matches, a glissé le ballon entre les perches après la 80e minute.

Les supporters anglais, sevrés de victoire depuis 2020 contre l’Irlande, ne pourraient rêver d’un plus beau scénario à l’issue d’un choc enlevé, renversant et passionnant, où les deux camps se sont rendu coup pour coup.

Ils ont chaviré et fait un boucan de tous les diables, à la mesure de la performance réalisée par leurs héros, puis prolongé la fête dans les travées pendant de longues minutes.

« Il y a encore un long chemin à parcourir, mais c’est un nouveau pas dans la bonne direction », a constaté le sélectionneur Steve Borthwick, heureux de voir les fans « repartir avec le sourire ».

Le XV du Trèfle, si impressionnant jusque-là, est lui reparti K-O. Son rêve de deuxième Grand Chelem consécutif, une performance jamais réalisée depuis les Français en 1997 et 1998, s’est envolé face à des Anglais déchaînés.

« Nous avions déjà parlé de leur dangerosité. Ils ont perturbé notre attaque et ont très bien défendu », a résumé le capitaine Peter O’Mahony, sanctionné d’un carton jaune en seconde période.

La défense si réputée de l’Irlande a subi les assauts répétés d’un hôte à l’attaque pourtant moribonde depuis le début du Tournoi.

– Smith, entrée payante –

Cette fois, le XV de la Rose a piqué très fort, d’entrée, avec un premier essai d’Ollie Lawrence (4e, 5-3), avant de franchir de nouveau l’en-but par deux fois, sous la main légère de George Furbank (47e, 13-17) et de Ben Earls (61e, 18-17).

Ce dernier ne s’est pas gêné pour tacler « toutes les bêtises » entendues après la défaite en Ecosse au match précédent. « Apparemment, nous sommes +la pire équipe d’Angleterre jamais vue+ », a-t-il lancé, grinçant.

L’Irlande a été comme surprise par la vitesse mise par les Anglais, à rebours du scénario d’anticipation décrit par son sélectionneur Andy Farrell avant la rencontre.

Avec cette tactique, les Anglais ont réussi à effriter une muraille verte que ni l’Italie (36-0), ni le pays de Galles (31-7 avec un essai de pénalité), n’avaient réussi à franchir, et que les Français avaient un peu abîmés, avec deux essais, sans empêcher une lourde défaite 38-17.

La puissance de feu irlandaise, symbolisée par trois précédentes victoires bonifiées (quatre essais ou plus) dans le Tournoi, a aussi été réduite. Elle a dû se contenter d’un doublé insuffisant de l’ailier James Lowe (44e, 73e).

L’euphorie anglaise a failli cependant être douchée par le manque de réussite au pied de George Ford, l’ouvreur choisi par Borthwick durant le Tournoi en l’absence d’Owen Farrell, mis en retrait de l’équipe nationale.

Le sélectionneur a sorti son buteur maladroit à l’heure de jeu pour faire entrer Marcus Smith, celui qui était attendu avec le N.10 dans le dos, mais qui s’est blessé juste avant le début du Tournoi.

Après quatre matches, l’Irlande (1re avec 16 points) conserve son destin en main pour conserver son trophée avant d’accueillir l’Écosse (3e, 11 pts), mais l’Angleterre (2e, 12 pts) est revenue dans la course avant de boucler son Tournoi en France samedi prochain.

Il faudra voir comment elle digère l’échec de samedi, le premier depuis le quart de finale perdu au Mondial-2023, et le deuxième seulement depuis juillet 2022, à chaque fois contre la Nouvelle-Zélande.

© 2024 AFP

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