Auckland, 8 nov 2022 (AFP) – Comment se relever de la désillusion d’une demi-finale de Mondial perdue d’un point? Les Bleues ont la réponse: offrir la plus belle sortie possible à celles qui prendront leur retraite à l’issue de la « petite » finale samedi face au Canada, à Auckland.
Après deux jours « off » pour digérer leur déception avec leurs familles, les Bleues ont répété mardi qu’elles devaient bien une victoire et une médaille de bronze à leurs « anciennes », garantes de l’esprit « humbles et affamées », dont les Françaises ont fait leur devise.
La demie de mêlée Laure « Loulou » Sansus (28 ans, 32 sél.), sortie prématurément de la compétition après une rupture du ligament croisé d’un genou face à l’Angleterre, la deuxième ligne Céline « Grande » Ferer (31 ans, 59 sél.) et la troisième ligne Marjorie « Marjo » Mayans (31 ans, 52 sél.), toutes avaient prévenu avant le début de cette Coupe du monde qu’elles rangeraient leurs crampons une fois le Mondial terminé.
Sans compter la possible retraite – pas annoncée officiellement – de la plus capée des Bleues: la deuxième ligne Safi N’Diaye (34 ans, 90 sél.), dix ans sous le maillot bleu.
Après la défaite (25-24) samedi face aux Néo-Zélandaises, championnes du monde en titre, « je me suis dit +Assia, pleure pas+ », rappelle la pilier Assia Khalfaoui (21 ans, 9 sél.). « Il y a des filles pour qui c’est la dernière Coupe du monde: on se doit de se montrer fortes pour ces filles-là, car elles vont s’arrêter sur une troisième place alors que moi, potentiellement, j’aurais la chance d’en connaître d’autres ».
– « Émancipation » –
Une 3e place (comme en 1991, 1994, 2002, 2006, 2014 et 2017) serait donc « le minimum » pour des joueuses qui ont poussé énormément « en faveur de l’émancipation du rugby féminin: car ce sont grâce à ces filles-là qu’on en est là nous, qu’on est médiatisées, qu’on vit du rugby », relève pour sa part l’ailière Joanna Grisez (26 ans, 4 sél.).
« Ces filles ont connu de ces trucs… Rien que pour ça, tu te dois de te donner au maximum pour qu’elles repartent avec une breloque », ajoute la septiste.
« Pour moi, toutes ces filles sont des modèles, elles ont participé à l’élévation du rugby féminin, notamment Safi et Céline à mon poste. Elles m’ont vachement aidée, guidée et accueillie quand je suis arrivée, moi, petite jeune timide, avec beaucoup de bienveillance », affirme la deuxième ligne Madoussou Fall (24 ans, 22 sél.).
Safi N’Diaye « a été un gros repère pour moi à XV par la personne qu’elle est, ajoute Khalfaoui. Quand tu arrives, il y a forcément des filles qui te prennent sous leur aile, qui t’aident à prendre confiance en toi et elle a fait partie de ces filles ».
– « Grande dame » –
« Quand j’ai commencé à comprendre le rugby, Safi faisait partie de ses emblèmes puis, petit à petit, je me suis pas mal identifiée à +Marjo+, en tant que septiste et physiquement aussi (sourire), souligne pour sa part Grisez. C’est une grande dame pour moi ».
« Plus jeune, +Marjo+ était mon modèle: quand je la regardais à la télé, j’avais des étoiles dans les yeux et, arrivée à Blagnac, même à 18 ans, j’étais toujours la petite fille qui regardait jouer Marjorie Mayans, affirme de son côté la troisième ligne Charlotte Escudero (22 ans, 6 sél.). Donc de jouer à côté d’elle lors de sa dernière compét’, c’est un rêve ».
Après, dans le jeu, la joueuse de Blagnac se dit « plus proche de Céline Ferer car elle est la force tranquille, avec elle, on sait qu’il ne peut rien nous arriver, ajoute-t-elle. Si j’en suis là, c’est que +Grande+ m’a beaucoup aidée ».
Quant à « Loulou » Sansus, c’est son sourire qu’a vu en premier Escudero à son retour aux vestiaires après la défaite samedi: « ça m’a fait chaud au coeur et on en avait vraiment besoin ».
© 2022 AFP
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