Le MMA a atteint « la cote d’alerte » en matière de dopage, a expliqué jeudi le secrétaire général de l’Agence française de lutte antidopage (AFLD) en présentant les résultats de l’année 2023.
« On peut dire que la cote d’alerte est passée sur cette discipline », a affirmé Jérémy Roubin lors d’une conférence de presse.
Le MMA affiche un taux de cas positifs de 11% ce qui est plus de dix fois supérieur au ratio habituellement trouvé.
« Il y a un MMA fédéral, ce n’est pas forcément ce MMA qui est le plus concerné (..) mais plutôt le MMA circuit commercial », a-t-il ajouté.
Le MMA (mixed martial arts) est autorisé en France depuis 2020. « Au vu des enjeux financiers, le MMA nécessite plus de surveillance », a-t-il dit, de même qu’en terme de santé publique. Comme dans tous les sports de combat, une substance peut « mettre hors de contrôle certains sportifs et mettent en danger le combattant adverse », a-t-il ajouté.
« On sent déjà une évolution. La mise en place de contrôles un peu fréquents et une action d’éducation parallèle commencent à porter leurs fruits », a précisé la présidente de l’AFLD Béatrice Bourgeois.
Le kickboxing et l’haltérophilie sont parmi les autres sports où les taux de cas positifs sont les plus élevés.
L’AFLD a effectué en 2023 plus de 12.000 contrôles. Le rugby (0,64% de cas positifs), le cyclisme (0,86%), l’athlétisme (0,58%) et le football (0,39%) sont les disciplines les plus testées.
L’agence française va être fortement impliquée dans les JO de Paris, dont le programme antidopage sera réalisée sous la houlette de l’ITA (International testing agency). Quelque 6.000 prélèvements devraient être faits pendant la compétition.
Les JO en France sont « un accélérateur » en matière de lutte antidopage, a expliqué la présidente de l’AFLD, estimant que « cela allait laisser un héritage ».
Interrogé sur les substances prises dans le rugby, l’AFLD a précisé qu’il n’y avait « pas que la cocaïne » mais aussi des anabolisants. Les anabolisants restent la substance la plus trouvée dans les contrôles tous sports confondus.
Le directeur des enquêtes de l’AFLD, Antoine Marcelaud, a aussi expliqué que « les rugbygmen et d’autres sportifs s’entraînent à la salle et ont adopté certains codes de la salle notamment l’accès à des compléments alimentaires, des protéines, ce qui est un facteur d’exposition à des substances interdites en en particulier aux agents anabolisants ».
Cette question de la contamination par des compléments alimentaires est un « risque auquel on est de plus en plus confronté », a commenté Béatrice Bourgeois.
© 2024 AFP
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