Les bassins olympiques de natation prennent corps dans l’Arena La Défense

Installer en un temps record deux bassins olympiques de 50 mètres dans une salle qui accueille habituellement des matches de rugby et des concerts géants: dans la banlieue ouest de Paris, les ouvriers s’activent au Paris La Défense Arena pour que tout soit prêt pour les JO.

La décision de faire les épreuves de natation à Nanterre a été prise à l’automne 2020 par les organisateurs (Cojo). La natation, épreuve reine des Jeux avec l’athlétisme, ne se tient donc pas au Centre aquatique olympique (CAO) à Saint-Denis, piscine construite pour les JO et où se dérouleront plongeon, natation synchronisé et qualifications de water-polo.

Entre dépassement budgétaire pour le CAO, questions d’accès en transports, et recherches d’économies le Cojo a finalement abandonné le CAO et un éventuel bassin extérieur, pour cette méga salle située à Nanterre qui devait initialement recevoir la gym.

« Si on avait dit en 2010 lorsqu’on a envisagé avec Jacky (Lorenzetti, propriétaire) la construction de cette arena qu’il y aurait les JO et les compétitions de natation et de water polo, je pense que tout le monde aurait pensé qu’on avait fumé la moquette », s’est amusé la semaine dernière l’ancien maire de Nanterre Patrick Jarry avant que ne soient posés au fronton de la salle les anneaux olympiques.

Pour l’occasion, l’ex-championne Christine Caron, dite « Kiki », star des bassins des années 60, s’était déplacée. Promis, elle viendra voir « quelques épreuves », a-t-elle glissé au passage.

– « Prouesse technique »-

En attendant, il y a encore un peu de travail, pour réaliser cette « idée un peu folle », comme le dit Etienne Thobois, directeur général du Cojo. « Une prouesse technique », résume Frédéric Longuépée, ex-président des Girondins de Bordeaux, qui préside désormais l’équipement, d’installer en un mois bassins et tribune de presse.

Auparavant, il a fallu faire des études sur la portance du sol, la température de l’air… Trois semaines de travaux se sont déjà déroulées l’été dernier, notamment d’électricité. Mais les choses sérieuses ont commencé fin mai quand plusieurs camions ont acheminé les bassins en pièces détachés. Plusieurs rangées de chaises de la salle sautent aussi pour l’occasion.

Le comité d’organisation a commandé ses bassins en « inox blanc » auprès de l’entreprise italienne Myrtha Pools, qui a fourni déjà plusieurs éditions olympiques. « 150 records du monde ont été établis dans nos bassins », s’enorgueillit son patron Roberto Colletto mercredi en présentant l’avancée des travaux.

Environ 150 personnes sont à pied d’oeuvre pour installer les bassins, « une petite fourmilière », résume l’ancien rugbyman Denis Navizet, responsable du site pour le Cojo. Le remplissage des deux bassins, celui d’échauffement et celui de compétition, représentant plus de 5.000 mètres cubes d’eau, est planifié pour la fin du mois.

– « Plus que Taylor Swift! » –

L’eau, qui vient du réseau de la ville, y sera remise, filtrée, après les JO, a précisé Etienne Thobois interrogé ce qu’il en advenait.

La jauge spectateurs de cette salle, qui peut contenir jusque 45.000 personnes, sera de 15.000 pour les JO. « Ce sera une ambiance de feu », promet Aurélie Merle, directrice des Sports pour les JO.

Les premiers tests avec des nageurs seront faits début juillet.

Les épreuves de natation démarrent ensuite le 27 juillet et s’achèvent le 4 août. Plus de 500.000 personnes y passeront. « On va faire plus que Taylor Swift! », s’exclame Denis Navizet, alors que la chanteuse star américaine y a fait quatre concerts à guichets fermés mi-mai.

La paranatation se déroulera aussi là du 27 juillet au 4 août. Si bien que pendant l’indisponibilité de la salle — le Cojo rendra les clés le 15 octobre — les matches du Racing 92, club résident, se tiendront au Stade Yves-du-Manoir de Colombes, rénové pour les JO.

Après les Jeux, ces bassins temporaires partiront en Seine-Saint-Denis. Un bassin de 50 mètres est donné à Sevran et un bassin de 25 mètres sera donné à Bagnolet, les derniers 25 mètres n’ont pas trouvé preneurs.

© 2024 AFP

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