Les clubs girondins, bêtes noires historiques de Toulouse

Si Toulouse demeure la référence en termes de jeu et de palmarès du rugby français avec ses vingt-deux Boucliers de Brennus, il n’a jamais eu le dernier mot quand il a croisé des clubs girondins en finale du championnat.

C’est un fait suffisamment rare pour être souligné. Avec le grand Béziers (défaite en 1980) et Biarritz (défaite en 2006, victoire en Champions Cup en 2010), contre lesquels les Toulousains n’ont jamais gagné de finale du championnat de France, la capitale girondine peut s’enorgueillir d’avoir été victorieuse à trois reprises face aux Haut-Garonnais lors des trois précédentes finales disputées entre les deux camps.

Leur première opposition s’est tenue le 4 avril 1909 au stade des Ponts Jumeaux de la Ville Rose qui accueillait pour l’occasion sa première finale de championnat.

Opposés au Stade bordelais, référencé à l’époque avec déjà cinq titres dans sa vitrine, les Toulousains de l’ailier « Toto » Pujol et du docteur Pierre Mounicq craquent après la pause et concèdent cinq essais – l’essai vaut alors trois points – et une défaite très nette (17-0).

Pour retrouver les deux principales villes du Sud-Ouest ensemble en finale, il a fallu attendre soixante ans et l’édition 1969.

Les deux formations ne sont pas les plus cotées alors: le titre précédent du Stade remonte à 1947 alors que son adversaire girondin, le CA Bègles, a échoué en finale deux ans plus tôt, en 1967 chez lui, au Parc Lescure de Bordeaux, face à Montauban.

– La tortue béglaise –

Cette finale se déroule au stade Gerland de Lyon – au nom d’une rotation décidée par la Fédération française entre les trois pôles Bordeaux, Toulouse et Lyon – et voit le club aux damiers s’imposer (11-9) devant les Rouge et Noir de Pierre Villepreux grâce à un essai de Jean Trillo et la botte de Jacques Crampagne.

Mais les suiveurs contemporains gardent surtout en mémoire la finale de 1991 au Parc des Princes, médiatique et mythique, avec une véritable opposition de styles.

Le CA Bordeaux-Bègles-Gironde du président André Moga – qui donnera son nom au stade de Bègles – mené par les célèbres « Rapetous » et leur boule à zéro, Serge Simon, Vincent Moscato et Philippe Gimbert, avec comme capitaine Bernard Laporte, surprennent des Toulousains (19-10) qui collectionnent de nouveau les titres.

« Je connais l’histoire de ce titre de 1991 », a raconté samedi soir Yannick Bru, manager de l’UBB qui a passé quinze ans à Toulouse comme talonneur puis comme entraineur des avants. « Je connais les essais improbables pour le CABBG avec une (passe) vissée de Vincent Moscato de gauche à droite qui permet à Sébastien Conchy de faire un +offload+ (passe après contact) pour Michel Courtiols qui peut marquer. C’est l’essai qui m’a marqué. »

Cette finale de 1991 est resté aussi dans l’histoire pour l’avènement de « la fameuse +tortue béglaise+ qui a fait plein de petits et qui est devenue, aujourd’hui, une phase de jeu assez classique », rappelle à l’AFP l’ancien pilier Serge Simon. Bientôt la passe de quatre?

© 2024 AFP

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