Les secteurs de la déroute

Un manque de leadership, une maladresse chronique, une charnière à la peine… Le nul aux airs de défaite contre l’Italie (13-13), dimanche à Lille dans le Tournoi des six nations, a laissé apparaître un sacré chantier au sein du XV de France.

. Des leaders en question

Y a-t-il encore un pilote dans l’avion? Engoncés, incapables de marquer, les Bleus ont peiné pour inscrire un petit essai à des Italiens bien en place à défaut d’être terribles, à qui ils avaient passé huit essais (60-7) il y a quatre mois avec quasiment la même équipe.

Depuis, le XV de France semble perdu, en quête d’un véritable patron, capable de sonner la révolte. Hormis le métronome François Cros et le jeune Posolo Tuilagi, les Français n’ont pas franchement été dans l’avancée: Gaël Fickou a une nouvelle fois alterné le bon et le moins bon; Maxime Lucu a de nouveau semblé perdu; Damian Penaud s’est montré transparent et peu inspiré; Peato Mauvaka a été discret; Thomas Ramos s’est agacé à mesure que le jeu français se liquéfiait… Matthieu Jalibert? Avant de sortir sur blessure (35e), l’ouvreur a passé une soirée cauchemardesque.

. La discipline grève les Bleus

Avec douze pénalités concédées, dont quatre offensives, le XV de France a terminé la rencontre lourdement pénalisé. A l’image du carton jaune, transformé en rouge quelques minutes plus tard par le bunker, récolté par le centre de La Rochelle Jonathan Danty. Et pour la deuxième fois en trois matches, après l’expulsion de Paul Willemse contre l’Irlande, ils ont terminé le match à quatorze.

« On s’est tiré une balle dans le pied », a pesté, à chaud, le pilier Uini Atonio. Autrefois un des points forts des Bleus, la discipline pose de plus en plus de soucis: les hommes de Fabien Galthié avaient déjà été pénalisés à huit reprises lors de la déroute irlandaise (38-17) et six fois au cours du hold up écossais (20-16).

. Des imprécisions pendables

« C’est très dur parce qu’on a eu énormément d’occasions, on n’a pas été forcément récompensés. En première mi-temps, on a l’occasion de marquer trois ou quatre essais, on n’y arrive pas (…) Ce qui manque, c’est la finition. » Après la rencontre, le centre Gaël Fickou a parfaitement résumé la situation: les Bleus ont eu des occasions mais ils n’ont pas su être assez « tueurs ».

A l’image de ce mauvais choix de Fickou (12e), de ce coup de pied bien trop long de Jalibert (24e) ou de ce ballon mal négocié par Penaud (37e), les Bleus ont affiché une maladresse chronique. Au total, les Bleus ont fini la rencontre au stade Pierre-Mauroy avec vingt fautes de main et dix-huit ballons perdus. Mais aussi avec douze plaquages ratés et douze pénalités concédées. Pas de quoi battre l’Italie.

. La charnière coince

Les absences de Romain Ntamack, blessé, et d’Antoine Dupont, occupé par le VII et les Jeux olympiques, planent sur Marcoussis. Depuis le début du Tournoi 2024, la charnière 100% UBB ne tourne plus: en trois matches, ni Matthieu Jalibert à l’ouverture ni Maxime Lucu à la mêlée n’ont fait oublié le duo toulousain.

La blessure de Jalibert, touché à un genou et dont la saison est probablement terminée, va pousser Galthié à changer les choses. Lucu, lui, n’en finit plus de gamberger et les entrées, à chaque fois plus tranchantes, du jeune N.9 du Racing 92 Nolann Le Garrec lui ajoutent un peu plus de pression. Le changement, c’est maintenant?

© 2024 AFP

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