Avez-vous déjà vu un bus qui bondit? C’est ce qui arrive lorsque le club de rugby champion de France et d’Europe se met à danser devant 15.000 supporters chauffés à blanc: le Stade Toulousain a célébré samedi soir son doublé et l’aboutissement d’une saison magistrale.
Après avoir dompté (31-22) le Leinster au courage fin mai, le Stade Toulousain a pulvérisé vendredi l’Union Bordeaux-Bègles (59-3) pour inscrire, une 23 fois, son nom au bas du bouclier de Brennus.
C’est à 20H20 que le bus à l’impériale, aux couleurs rouge et noir du Stade, fait son entrée sur la place du Capitole, face à une armée de supporters attendant patiemment l’arrivée de leurs champions.
Patiemment car les Toulousains ont fait une escale inattendue avant de rallier la fête: dans un acte qui dit beaucoup de la solidarité qui a mené cette génération toulousaine aux sommets, les joueurs ont insisté pour rendre visite à leur coéquipier Cyril Baille, blessé lors de la demie contre La Rochelle.
« Ne pas l’avoir avec nous, ça nous faisait un petit pincement au coeur. On est passés à la maison, il était très content et nous aussi, de pouvoir le voir et lui faire toucher le bouclier », a ensuite raconté l’arrière Thomas Ramos, depuis la magnifique salle des Illustres du Capitole de la Ville rose.
Mais une fois arrivés, les joueurs ont fait bondir le bus avec eux et ont communié avec la foule, l’aspergeant de bière et de champagne.
– « Beau à vivre » –
« Ces titres récompensent le gros travail du club depuis quelques années. (…) ça apporte du bonheur, ça rassemble les gens », s’est réjoui Frédéric Mieres, supporteur de 43 ans, fan de foot à la base mais admiratif des valeurs portées par les joueurs de rugby.
« C’est beau à vivre », a souri son fils Noa, 16 ans. « Avec le TFC, on n’a pas beaucoup de victoires donc ça fait du bien que le Stade Toulousain rapporte à peu près un titre par an. »
Entre deux clappings, Hervé Alfranca, 40 ans, refait le match: « c’était presque décevant qu’il n’y ait pas eu de répondant en face », dit-il, tout en assurant que la contreperformance de l’UBB ne reflète pas « leur vrai niveau. Ils ont quand même fait une grosse saison ».
Une analyse partagée par le troisième ligne Alexandre Roumat. « Forcément, avec un match de plus, physiquement, ça allait être un peu plus dur peut-être pour eux que pour nous », a-t-il détaillé.
Avant d’assurer: « Je pense que l’écart du match ne reflète pas la différence entre les deux équipes (…) C’est sans doute l’un des plus beaux matchs, ou des plus aboutis de notre saison. »
Encore des étoiles dans les yeux après son fabuleux essai qui a conclu le match, Ange Cappuozo a lui confié avoir eu « un peu la sensation d’être KO et d’avoir les yeux dans le brouillard tellement l’atmosphère était incroyable ».
Après la soirée, qui s’annonce mémorable, la plupart des joueurs pourront enfin prendre quelques vacances au terme d’une « année très, très longue », s’est réjoui Thomas Ramos.
Et à une journaliste qui notait que cette équipe toulousaine semblait invincible, il a lâché:
« Pour cette année, on va dire que vous avez raison, on va profiter de ça et de savourer. Nul doute que l’année prochaine les équipes reviendront avec beaucoup d’ambition pour pouvoir nous enlever nos deux titres. Ce sera à nous de continuer à travailler comme on fait si bien pour les défendre au mieux. »
© 2024 AFP
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