Un carton et un doute: le XV de France a signé jeudi à Marseille la plus large victoire de son histoire, contre la modeste Namibie (96-0), mais la sortie de son capitaine Antoine Dupont, touché à la tête, est une source d’inquiétude pour la suite du Mondial-2023.

C’est la seule ombre à un tableau autrement parfait: sorti en début de deuxième mi-temps après un choc tête contre tête avec son homologue namibien, Dupont n’est pas revenu sur le terrain et s’est rendu à l’hôpital pour subir des examens, selon France Télévision.

A la veille de la visite du pape François dans la cité phocéenne, les Bleus ont donné à leur manière et avant l’heure au public du Stade Vélodrome une première bénédiction, rugby et orbi.

Leur péché d’orgueil de la semaine passée, face aux un peu moins modestes Uruguayens (27-12), est pardonné et le bonus offensif abandonné à Lille relèvera de l’anecdote en cas de succès sur l’Italie le 6 octobre à Lyon pour clore la phase de groupe.

Il faut être deux pour faire un grand match, ce qui ne permet pas de classer dans cette catégorie l’opposition totalement déséquilibrée entre l’équipe de France « premium » et des Namibiens en partie amateurs et en infériorité numérique presque toute la 2e mi-temps après l’exclusion de Johan Deysel pour son geste sur Dupont. 

Elle permettra tout de même de retrouver l’élan né de la victoire inaugurale face aux All Blacks (27-13) et de chasser les quelques tensions apparues ces derniers jours – des chamailleries de cours de récré par rapport à celles traversées par l’hôte habituel de leur enceinte du jour, l’Olympique de Marseille.

Penaud dépasse Saint-André

Les hommes de Fabien Galthié, après avoir assuré le bonus offensif dès la 21e minute, sont entrés dans les annales du rugby français en effaçant leur 87-10 record, déjà établi contre la Namibie et déjà lors d’une Coupe du monde organisée en France, en 2007.

Ils ont marqué 14 essais au total, avec un triplé pour Damian Penaud et des doublés pour Jonathan Danty, Charles Ollivon et Louis Bielle-Biarrey. On pourra s’en épargner une description exhaustive, mais on retiendra qu’ils ont visiblement pris du plaisir en plus d’en donner à un public aux anges.

Qu’ils ont été appliqués en conquête et sur les lancements, que Dupont avait été bon avant de sortir et qu’avec ses 31e, 32e et 33e essais en sélection, Penaud a dépassé Philippe Saint-André (32) et se rapproche de Vincent Clerc (34) et Serge Blanco (38).

Avec ce savon (de Marseille) passé aux Namibiens, la France a fait mieux que l’Italie (52-8) et la Nouvelle-Zélande (71-3), mais ce n’est pas un concours. Du moins pas de ce genre.

Sous les yeux du grand absent Romain Ntamack, les convalescents ont pu reprendre tranquillement la compétition. Blessé à un mollet pendant la préparation, le pilier gauche Cyril Baille a joué une mi-temps, Danty a signé un doublé express et le genou d’Anthony Jelonch a encore tenu. 

Les « Welwitschias » namibiens devront eux encore patienter pour signer leur première victoire en Coupe du monde, à laquelle ils participent pourtant pour la septième fois. 

Vu leur niveau, il faudrait un petit miracle pour qu’elle arrive la semaine prochaine contre l’Uruguay. Avec le pape en ville ces prochains jours, ce serait peut-être l’occasion de demander.