Passer la deuxième: avant ses deux derniers matches cruciaux du groupe B, l’Irlande espère monter en puissance samedi à Nantes face au Tonga, un adversaire bien plus coriace que la Roumanie, pulvérisée lors du premier week-end du Mondial-2023.
Si les favoris irlandais avaient fait du petit bois des « Chênes » roumains à Bordeaux (82-8) samedi dernier, les Tonga, avec leurs joueurs évoluant en France et en Super Rugby, offrent un tout autre défi.
D’autant plus que grâce au nouveau règlement de World Rugby, les « Aigles des mers » ont reçu le renforts de plusieurs anciens All Blacks, revenus jouer pour le pays de leurs origines.
Ainsi, à Nantes, lors de leur entrée dans la compétition, les Tonga aligneront quatre anciens internationaux néo-zélandais: Charles Piutau (arrière), Malakai Fekitoa (centre), Augustine Pulu (demi de mêlée) et Vaea Fifita (troisième ligne).
De quoi renforcer techniquement une équipe gaillarde (la première ligne frôle les 400 kg), capable de réaliser des exploits, comme en 2011 quand les hommes du Pacifique avaient battu le XV de France en phase de groupes (19-14).
– Le risque Sexton –
Pour l’entraîneur de l’Irlande Andy Farrell, les Tongiens sont des adversaires idéaux, avant d’affronter l’Afrique du Sud, championne du monde en titre, puis l’Ecosse. Il s’attend à un match physiquement difficile, comme lors de la victoire étriquée de l’Irlande face aux Samoa en préparation (17-13).
« Il y a beaucoup de similitudes avec le genre de joueurs que nous avons affrontés. Nous devons passer un niveau dans ce domaine, car nous savons que les Tonga veulent en profiter pour lancer leur compétition de la meilleure des manières », a prévenu le technicien anglais.
Pour ne pas se prendre les pieds dans le tapis nantais, Farrell a fait confiance à son équipe-type ou presque, prenant le risque notable d’aligner Johnny Sexton d’entrée.
Si l’ouvreur vedette du Leinster s’est bien dépoussiéré contre la Roumanie après une absence de près de six mois à cause d’une blessure et d’une suspension, il manque tout de même de temps de jeu. Mais à 38 ans, le joueur, déjà victime de plusieurs commotions cérébrales, s’expose, à une semaine d’affronter les Springboks.
« Il est évident que je veux jouer. Quand il ne vous reste plus beaucoup de matches, vous voulez les jouer », s’est justifié le demi d’ouverture.
« Mais c’est la chose à faire pour l’équipe, c’est ce qui est bon pour les joueurs », a-t-il insisté.
Samedi, pour sa 115e sélection, Sexton aura l’occasion d’entrer encore un peu plus dans la légende irlandaise: il ne lui manque que dix points pour dépasser son rival Ronan O’Gara, qu’il a longtemps honni, comme meilleur marqueur du XV du Trèfle. Ça vaut bien quelques risques.