Saint-Sébastien (Espagne), 9 juin 2023 (AFP) – Bordeaux-Bègles, malgré une saison compliquée, ne nourrit « pas de complexe d’infériorité » face à La Rochelle, double championne d’Europe, a assuré vendredi le demi de mêlée international du club girondin Maxime Lucu à la veille de la deuxième demi-finale du Top 14 à Saint-Sébastien.
QUESTION: Avez-vous le sentiment de n’avoir rien à perdre contre le Stade rochelais, donné largement favori?
REPONSE: « On nous donnait battu avant le barrage à Lyon (le week-end dernier) parce qu’on n’avait pas forcément été très performant à l’extérieur cette saison. Sauf que les phases finales, c’est l’histoire d’un jour et du moment, tout peut se passer. On sait qu’on n’est pas favori. On sait que La Rochelle sort d’une épopée européenne encore fantastique. Donc forcément tout le monde voit La Rochelle en finale et championne de France. Ca sera à nous de montrer qu’on mérite d’être là. C’est une demi-finale, dans un stade magnifique, il faudra répondre présent et jouer notre va-tout à fond parce que si on les regarde, on connaît tous le score: ça sera 40 points ».
Q: Quels enseignements avez-vous tiré de vos défaites en demi-finales les deux dernières saisons?
R: « Le club ne se qualifiait pas (en phase finale) ces dernières années et là, c’est la troisième demi-finale consécutive. On installe Bordeaux dans le championnat français. C’est un message fort qu’on envoie au championnat. C’est bien de le confirmer chaque année. On a énormément appris des demi-finales que l’on a jouées. On a un peu trop regardé Toulouse (en 2021), on était un peu trop timide parce qu’on se disait que c’était +le grand Toulouse+. Contre Montpellier (en 2022), on est arrivé un peu sûr de nous et on est tombé face à une équipe qui a été bien meilleure collectivement. On en sort énormément frustré, on met beaucoup de temps à s’en remettre et les étés ne sont pas forcément les plus heureux depuis deux ans. Il faut qu’on arrête d’être timide quand on arrive dans ces rendez-vous. Des fois, on écoute un peu trop ce qu’on nous dit et on a l’impression de ne pas mériter d’être là ou de juste être content de participer. Il faut y croire, même si le morceau est très, très dur ce week-end ».
Q: Votre lourde défaite contre La Rochelle (36-6) en mars au Matmut Atlantique a-t-elle laissé des traces psychologiquement?
R: « L’après-match n’a pas du tout été facile, les têtes étaient basses. Un sentiment de honte prédominait. On s’était quand même fait marcher dessus devant 40.000 personnes chez nous. A juste titre parce qu’ils avaient été largement meilleurs que nous. Mais ce n’est pas une équipe qui nous fait peur à chaque fois qu’on la joue. C’est une équipe qu’on a aussi envie de défier, de montrer qu’on arrive à rivaliser. C’est comme ça qu’on a abordé cette semaine. Si on pense à toutes nos défaites contre La Rochelle, on va prendre 40 points et tout le monde aura raison. Il faut se servir de ces matches-là, de ce qu’on a mal fait et surtout ne pas avoir un complexe d’infériorité, parce que ce n’est pas le cas ».
Propos recueillis en conférence de presse
© 2022 AFP
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