Emmanuel Meafou en deuxième ligne, Nolann Le Garrec à la mêlée, Nicolas Depoortère au centre et Léo Barré à l’arrière: le XV de France va présenter un nouveau visage face au pays de Galles, dimanche, dans le Tournoi des six nations.
. Meafou, le doux géant
« Il est grand, il est costaud, il va vite, il est très habile ballon en mains. C’est un joueur de basketball! » En quelques mots, Shaun Edwards, l’entraîneur de la défense tricolore, résume ce que le colosse d’origine australienne (2,03 m, 145 kg) peut apporter aux Bleus.
Rétabli d’une entorse à un genou, le deuxième ligne a toujours clamé sa volonté de défendre un jour les couleurs de la France et vit « vraiment un rêve » aujourd’hui.
Celui du sélectionneur Fabien Galthié, qui tenait à l’associer à son partenaire à Toulouse Thibaud Flament, va donc se réaliser à Cardiff.
Pour le plus grand bonheur aussi de l’entraîneur de la mêlée française William Servat, qui a vu débuter Meafou sur les bords de la Garonne.
« Des deuxièmes lignes qui arrivent à enchaîner les rencontres en jouant à chaque fois presque 80 minutes, il n’y en a pas beaucoup », salue l’ancien talonneur. « Il a énormément progressé sur ses hauteurs de collision, à la fois offensivement et défensivement ».
. L’avènement de Le Garrec
Mordu de rugby, le demi de mêlée breton va vivre à 21 ans sa première titularisation internationale après trois premières sélections en sortie de banc.
« Nolann est tout le temps avec un ballon de rugby, avec des images de rugby… », a un jour expliqué à l’AFP Laurent Travers, entraîneur puis président du Racing 92, avant de vanter sa « capacité technique de passe très rapide » et son « jeu au pied, très long, très précis ».
Des qualités qui serviront au XV de France après une entame de Tournoi décevante avec le joueur de Bordeaux-Bègles Maxime Lucu à la baguette.
Tranchant lors de ses entrées en jeu, Le Garrec semble programmé pour le très haut niveau. Au pays de Galles, il aura une nouvelle carte à abattre pour intégrer la rotation derrière l’intouchable Antoine Dupont.
. Depoortère, la nouvelle star
La pépite de l’UBB a certes profité de la suspension de Jonathan Danty pour se glisser dans le XV de départ, mais ce sont surtout ses performances étincelantes en club qui lui ont valu de prendre place aux côtés de Gaël Fickou au centre.
Le champion du monde des moins de 20 ans, qui n’a découvert le Top 14 que fin décembre 2022, est un joueur puissant et véloce.
Cette première en Bleu est « un rêve de gosse », salive l’intéressé. « Je m’y attendais un peu. J’étais tout le temps associé à Gaël à l’entraînement (cette semaine) donc ça sentait plutôt bon ».
« Jo (Danty) avait pris un carton rouge au match précédent et, comme d’habitude, j’ai essayé de profiter de mon dernier match en club pour montrer le meilleur de moi-même », a-t-il ajouté, modeste après son doublé contre le Racing.
. Barré, itinéraire d’un enfant gâté
Grand avaleur d’espaces, le Parisien de 21 ans s’est une nouvelle fois faufilé pour gagner sa place de titulaire. Il a profité du glissement de Thomas Ramos de l’arrière à l’ouverture pour s’emparer du N.15.
Il faut dire que ses prestations impressionnent sous le maillot du Stade français, leader du Top 14. Formé à l’ouverture mais désormais fixé à l’arrière, Barré est un fin relanceur, qui a gravi les échelons avec ses grands compas (1,89 m).
« C’est une progression logique qu’il se retrouve là », estime l’entraîneur de la touche française Laurent Sempéré, qui l’a connu au sein du club parisien.
© 2024 AFP
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