Presque une finale avant la lettre: l’affiche inédite en Coupe du monde entre l’Irlande, N.1 mondiale, et l’Afrique du Sud, tenante du titre, s’annonce comme l’un des matches les plus spectaculaires du Mondial-2023, avec pour enjeu principal de marquer les esprits, samedi au Stade de France (21h00).

D’un côté, les champions du monde sud-africains, dans le rôle d’épouvantails avec leurs stars Siya Kolisi, Cheslin Kolbe, Faf de Klerk et un banc de touche effrayant composé de sept avants. De l’autre, le XV du Trèfle de l’inusable Johnny Sexton (38 ans), auteur du Grand Chelem dans le Tournoi des six nations l’hiver dernier, et invaincu en quinze matches.

La première place du groupe B est en jeu mais ce n’est pas l’intérêt principal de cette rencontre puisque Sud-Africains et Irlandais sont de toute façon promis, lors des quarts de finale, à un favori de la compétition, à savoir la France, pays hôte, ou la Nouvelle-Zélande, triple championne du monde (1987, 2011, 2015).

L’enjeu portera aussi et surtout sur l’impression laissée par les deux équipes.

« Ce n’est pas une victoire obligatoire, ce n’est pas un match couperet, mais c’est assez important pour les deux équipes, disons-le comme ça », a résumé le sélectionneur anglais de l’Irlande Andy Farrell, qui aligne son équipe-type.

« C’est un grand match, il y aura plus de 30.000 supporters irlandais dans un stade que nous connaissons bien. Nous voulons renouer avec la victoire là-bas, c’est donc un défi que nous sommes prêts à relever, que nous attendons avec impatience », a-t-il ajouté.

– La puissance du pack sud-africain –

Du côté des Springboks, le sélectionneur Jacques Nienaber s’appuie aussi sur tous ses cadres et a encore sorti de son chapeau un banc en « 7-1 », avec sept avants remplaçants pour un seul trois-quarts. Preuve que le sélectionneur sud-africain entend s’appuyer sur la puissance de son pack pour emporter la décision.

La tactique, très commentée par les observateurs, avait permis aux « Boks » d’infliger aux All Blacks la pire défaite de leur histoire, le 25 août à Twickenham (35-7).

« Nous croyons que c’est la meilleure façon d’obtenir un résultat. Ca a bien marché pour ce match spécifique. Le banc a eu un gros impact », a sobrement commenté Nienaber, sûr de son fait et confiant dans son banc pour aussi renverser l’Irlande.

« Les gens voient souvent les joueurs sur le banc comme des joueurs moins bons que les titulaires. Mais vu l’effectif que l’on a, ce n’est pas forcément vrai », a ajouté l’ancien entraîneur du Munster.

– Un match de « rêve » –

« Cela leur convient manifestement très bien. Ils connaissent leur groupe et ce qui est bon pour eux. Mais nous aussi », a réagi Farrell à propos du banc de touche sud-africain. L’Anglais a lui préféré rester dans du grand classique avec cinq avants remplaçants et trois arrières.

« Si leurs gars peuvent couvrir plusieurs postes, c’est une bonne idée », a renchéri la légende Paul O’Connell, désormais entraîneur des avants irlandais. « On a beaucoup parlé des Sud-Africains, mais pour nous, ce n’est pas vraiment différent. On ne peut pas uniquement se préparer pour eux. (…) On se prépare aussi pour tout le reste. »

Pas question donc de changer de recette pour l’Irlande, qui surfe sur quinze victoires consécutives et deux démonstrations lors du Mondial, contre la Roumanie (82-8) puis les Tonga (59-16).

Si, au vu de l’affiche, Nienaber et Farrell ont reconnu une forme de pression, sans s’appesantir dessus, les joueurs n’ont pas caché l’importance de la rencontre pour eux.

« On ne peut pas faire mieux », a ainsi estimé le capitaine sud-africain Siya Kolisi. « Un rêve devenu réalité », a abondé le troisième ligne irlandais Josh van der Flier, élu meilleur joueur du monde de l’année 2022.

© 2023 AFP

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