L’Italie, humiliée (96-17) par la Nouvelle-Zélande vendredi lors du Mondial-2023, doit digérer la troisième plus grosse défaite de son histoire et rebondir immédiatement avant d’affronter la France vendredi prochain lors, du dernier match du groupe A, toujours à Lyon.
« Après le match, il n’y avait pas un bruit dans le vestiaire, a raconté Tommaso Allan, l’arrière italien. Kieran (Crowley, le sélectionneur) a fait un bon discours. Il nous a simplement dit de rester soudés et c’est ce que nous allons faire (…). On n’a pas le temps de s’attarder sur cette situation. Il n’y a pas grand-chose à en tirer ».
Pour la Nazionale, la chute est d’autant plus lourde que toute la semaine précédant la rencontre face aux All Blacks, il leur a été murmuré qu’un exploit était possible, que la Nouvelle-Zélande n’avait jamais été aussi friable, qu’eux-mêmes n’étaient pas loin de composer la meilleure équipe d’Italie jamais constituée.
Dans la quiétude de Bourgoin-Jallieu, leur camp de base en Isère, ils avaient fini par croire qu’une première qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde était possible, malgré la présence dans leur groupe de la Nouvelle-Zélande et de la France.
– Réveil brutal –
Le rêve était en marche, et le réveil est d’autant plus brutal.
En 1999, un an avant d’intégrer le Tournoi des six nations, lors du Mondial en Grande-Bretagne, les Italiens avaient encaissé un terrible 101-3 face à ces mêmes All Blacks.
Vingt-quatre ans plus tard, malgré des joueurs tous devenus professionnels, évoluant pour la plupart en France (Top 14) ou dans les championnats britanniques, malgré la mise en place de deux équipes participant au Rugby United Championship, la compétition regroupant les provinces irlandaises, sud-africaines, écossaises et galloises, le résultat a peu changé.
La Nazionale a été dominée dans tous les secteurs; avec notamment une mêlée emportée plusieurs fois comme un fétu de paille en seconde période et une ligne de défense transpercée à chaque accélération des Néo-Zélandais, qui ont récité leurs gammes.
« On doit récupérer et ne pas se désunir. Un mauvais match ne fait pas de toi une mauvaise équipe », a voulu croire Crowley, le sélectionneur néo-zélandais des Italiens, maitre d’oeuvre d’un certain renouveau depuis deux saisons et qui refuse d’oublier les progrès réalisés.
Il n’empêche. Après un tel naufrage, l’Italie peut-elle réellement disputer, comme elle l’ambitionne, un « véritable 1/8e de finale » face à la France, autre favori à la victoire finale?
– « Leçon » –
« C’est dur d’avoir les mots, a reconnu Michele Lamaro, le capitaine azzurro. On a pris une vraie leçon. On a une autre occasion (face à la France) et on doit bien se préparer. Parfois, ce n’est pas notre jour ».
« On ne va pas s’arrêter à ce match-là, lui a emboité le pas l’ailier Ange Capuozzo, auteur d’un essai face aux Blacks. On a quelques points assez positifs quand on a réussi à tenir le ballon. On a sept jours pour se préparer pour le match contre la France. C’est l’objectif ».
« C’est facile d’être frustré, c’est facile d’être abattu, a finalement tonné le deuxième ligne Federico Ruzza. Mais c’est à nous de nous concentrer sur le rugby et sur ce que l’on pourrait mieux faire techniquement et tactiquement ».
© 2023 AFP
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