Mondial-2023: Australie-Galles, une rencontre à « l’odeur du sang »

Décines-Charpieu (France), 23 sept 2023 (AFP) – Le pays de Galles, premier du groupe C, a l’occasion de se qualifier pour les quarts de finale du Mondial-2023 s’il bat l’Australie, obligée de gagner pour « rester en vie », dimanche à Lyon, dans une rencontre qui a « l’odeur du sang ».

« Les gens aiment l’odeur du sang. Il y a dix fois plus de journalistes australiens que d’habitude. C’est l’odeur du sang, ça. C’est ce qui attire ».

Avec son sens de la formule, Eddie Jones, le sélectionneur des Wallabies, a parfaitement scénarisé l’enjeu du match que ses jeunes joueurs s’apprêtent à disputer face à des Gallois en fin de course, qui semblent néanmoins retrouver en ce début de Coupe du monde, un second souffle.

Les Gallois, qui traversaient une crise sportive (16 défaites depuis 2022) concomitante à une crise financière de leur fédération, ont retrouvé des couleurs depuis le début de la compétition en remportant leurs deux premières rencontres face aux Fidji et au Portugal.

Une nouvelle victoire face à l’Australie dimanche leur assurerait une qualification pour les quarts de finale du tournoi, eux à qui l’on promettait de ne pas réussir à s’extirper de leur groupe C, il y a encore deux semaines.

« L’équilibre est très fragile » a tenu à relativiser leur sélectionneur, le Néo-Zélandais Warren Gatland, revenu au chevet du XV du Poireau en 2023, après en avoir été le maître d’oeuvre entre 2007 et 2019, avec quatre Six nations, dont trois Grands Chelems à la clé.

Sa situation est nettement plus enviable que celle de son homologue australien, Eddie Jones, arrivé lui aussi en sauveur de cette autre patrie du rugby, en 2023, sans la même réussite toutefois.

Blâmé pour les défaites humiliantes qu’enchainent ses joueurs et sommé dans le même temps de préparer un groupe compétitif pour le prochain Mondial qui se tiendra en Australie en 2027, Jones semble traverser la compétition, seul contre tous.

Son maintien à la tête des Wallabies, tout autant que la survie de ses ouailles dans le tournoi, ne repose plus que sur une victoire, impérative, face aux Gallois.

« Je sais qu’on va gagner dimanche. L’équipe est prête, unie » a-t-il avancé vendredi comme pour se rassurer.

Et pour mettre toutes les chances de son côtés, Jones, a, une nouvelle fois, tranché dans le vif.

– Gordon out, Donaldson in –

Exit Carter Gordon, son jeune ouvreur, seul demi d’ouverture du groupe, très peu à l’aise lors des deux premières sorties des Wallabies lors de ce Mondial.

Pour défier Dan Biggar, le maitre à jouer gallois, Jones a préféré titulariser Ben Donaldson, son arrière et buteur, joueur polyvalent, qui, replacé en N.10 en cours de jeu face aux Fidji, avait bien mieux animé le jeu australien que Gordon.

Outre la charnière, la clé du succès de la rencontre sur la pelouse du stade de l’Olympique lyonnais, tiendra surtout sur la domination dans les zones de ruck.

Le pays de Galles a dominé les Fidji en la matière qui ont, à leur tour, étouffé les Australiens dans le secteur lors du match suivant.

– jeunesse contre expérience –

Le deuxième ligne Will Skelton (2,03 m, 145 kg) et Taniela Tupou (1,78 m, 135 kg), tous deux blessés depuis le début du Mondial, manquent cruellement au huit de devant wallaby, lorsque les expérimentés gallois Will Rowlands ou Taulupe Faletau restent très précieux pour récupérer des ballons lors de ces batailles au sol.

Si l’Australie cherche un saint auquel se vouer, elle peut tout de même se raccrocher à un espoir.

Pour bien figurer lors du Mondial français, Gatland a rappelé ses vieux grognards Rowlands ou Faletau donc, mais aussi le demi de mêlée Gareth Davies, le pilier Tom Francis, le centre George North ou l’arrière Liam Williams, tous plus de 30 ans, et la liste n’est pas exhaustive.

Avant le Mondial, les vieux héros étaient fatigués. S’ils ont retrouvé une seconde jeunesse lors des deux premières rencontres, on peut légitimement se demander s’ils vont tenir le même rythme jusqu’à la fin du tournoi, quand la fougue australienne, inexpérimentée certes, ne se posera pas ce genre de problème.

C’est peu certes pour rester en vie, c’est ce qu’il reste aux Wallabies pour dissiper « l’odeur du sang ».

© 2023 AFP

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