Cameron Redpath, né à Narbonne, est le plus Français des Ecossais

Le XV du Chardon a l’accent français lors du Mondial-2023: derrière le demi d’ouverture Finn Russell ou le sélectionneur Gregor Townsend, le centre Cameron Redpath, né à Narbonne, est le plus Français de tous.

Un coup d’oeil à l’effectif écossais pour la Coupe du monde et le constat tombe, la Auld Alliance, ce traité datant du XIIIe siècle entre la France et l’Écosse, n’a jamais aussi bien porté son nom: il y a Finn Russell bien sûr, le fantasque ouvreur du Racing 92 (2018-2023), ou encore Richie Gray, passé par Castres (2013-2016) et Toulouse (2016-2020) mais aussi le talonneur Dave Cherry, qui a porté les couleurs du Stade niçois (2017-2018) et l’ailier Duhan van der Merwe, éphémère Montpelliérain (2016-2017).

Un inventaire quasiment à la Prévert, auquel il faut ajouter le patron Gregor Townsend, ancien joueur de Brive (1998-2000), de Castres (2000-2002) et Montpellier (2004-2005).

Le sélectionneur, francophone, capable de répondre dans la langue de Molière en conférence de presse, a d’ailleurs embarqué dans ses valises l’ancien pilier du Stade français et des Bleus Pieter de Villiers, 69 sélections entre 1999 et 2007. Et Cameron Redpath donc.

S’il a vu le jour dans l’Aude, c’est à cause de son père, Bryan. Le demi de mêlée aux 60 sélections n’a évolué qu’une saison au RCN local, entre 1999 et 2000 mais son passage dans le Sud a marqué toute la famille.

– Comme son père –

« Mon père a adoré son temps là-bas: il aurait aimé y rester plus longtemps. Un jour, il m’a confié qu’il aurait souhaité y prendre sa retraite, il adore le soleil, la façon de vivre, l’atmosphère… », a rembobiné Cameron Redpath pour l’AFP.

Et visiblement, il n’a pas été le seul à être affecté par cet élan de francophilie. « Je n’y suis pas resté longtemps, peut-être un an et demi. C’est cool d’être né en France mais j’aimerais vraiment parler français. Surtout que j’aimerais bien venir jouer ici », a expliqué le centre de Bath.

Car c’est bien la France qui fait rêver le jeune Redpath. « Je suis venu en vacances quelques fois. Mon père parle français et on avait l’habitude de redescendre dans le Sud. J’adore cet endroit », se souvient-il.

« Je ne suis pas retourné à Narbonne. J’ai joué à Béziers il y a quelques années, c’était sympa. Et j’ai encore des amis de la famille qui ont vécu à Carcassonne: j’ai grandi avec Calum et Ethan Randle, ils ont joué en équipe de France à sept, avec les moins de vingt ans, il y en a un au Stade français maintenant… », a-t-il poursuivi.

– Finn va donner des cours –

La Coupe du monde dans son pays de naissance tombe donc à pic pour Redpath junior. « En 2003, mon père disputait le Mondial. Je n’étais qu’un gamin de trois ans qui courait partout sur le balcon en chantant l’hymne écossais. Vingt ans plus tard, être dans l’équipe, c’est quelque chose de vraiment spécial. J’en ai rêvé quand j’étais petit. Je le voulais depuis tellement longtemps… », a encore assuré le Narbonnais.

Il a beau adorer le pain français, Redpath ne jouera sans doute pas les guides dans les rues de Nice, où le XV du Chardon a installé son camp de base.

« J’utilise Duolingo depuis un moment. Finn Russell m’a promis de me donner des cours à Bath. J’adorerais et je vais essayer de m’y mettre sérieusement. Ces dernières années, j’ai eu quelques graves blessures, c’est la preuve que je dois me concentrer plus sur mon rugby pour enchaîner les performances plutôt que de penser à autre chose. » Autre chose, ce pourrait être ce Top 14 à qui il fait les yeux doux.

« C’est quelque chose que j’aimerais. A l’heure actuelle, je suis sans doute un peu trop jeune. Il vaut mieux que je m’installe plus dans le championnat anglais, que je me fasse un nom avant d’y penser. Mais c’est quelque chose qui m’intéresse. Tous ceux qui sont venus en France, que ce soit Finn, Gregor ou mon père, m’ont tous dit qu’ils avaient adoré. »

© 2023 AFP

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