Des « All Blacks » vêtus entièrement de noir pour, selon la légende, porter le deuil de leurs adversaires, aux « Condores » chiliens qui rêvent de s’envoler pour leur première participation: petit tour d’horizon des surnoms et emblèmes des 20 participants au Mondial-2023.
A tout seigneur, tout honneur. Débutons par les inventeurs du rugby, les Britanniques, amis de la botanique.
Les Anglais, dominateurs dans leur royaume, arborent la Rose, rouge, création du roi Henri VII qui représentait sa famille. L’Écosse, avec laquelle ils se sont querellés des siècles durant, avait trouvé un moyen de défense naturel sur les champs de bataille, le Chardon, plante épineuse propre à dissuader les assaillants quand la nuit venait, qu’elle a adoptée.
A l’ouest, David, saint patron du pays de Galles, aurait ordonné à ses soldats de porter un poireau sur leur casque pour les distinguer de l’ennemi dans le feu de l’action.
Leurs cousins irlandais n’ont eu qu’à se baisser pour cueillir le Trèfle à trois feuilles, qui pullule sur leurs terres et illustre la Sainte-Trinité, selon saint Patrick.
A l’autre bout du monde, les Néo-Zélandais au maillot noir, couleur qui représente – non pas le deuil – mais la vie et la fécondité dans la culture maorie, portent la fougère argentée, dont la pulpe est utilisée à des fins médicinales.
– Fleurs courageuses –
Au pays de Dracula, le Chêne est un arbre sacré qui symbolise la force et la fierté de tous les Roumains.
Au Japon, on voue un véritable culte à la fleur de cerisier (« Cherry Blossom » en anglais, « sakura » en japonais) à la beauté éphémère, qui a été jusqu’en 2003 le surnom du XV nippon. Depuis, on a troqué « Cherry » pour « Brave », plus adapté aux valeurs du rugby.
La Namibie, elle, chérit sa welwitschia, une plante typique dont les feuilles peuvent atteindre 4 mètres de long, qu’on trouve dans les déserts côtiers du Namib. Elle doit son nom au docteur autrichien Friedrich Welwitsch qui l’a identifiée en 1860.
Enfin, le palmier symbolise les Fidji. On se sert de son bois pour construire les poteaux sur les terrains de rugby locaux et son fruit fait souvent office de ballon de fortune pour les habitants les moins aisés de l’archipel.
Les animaux ont aussi la cote dans le rugby.
En Amérique du Sud, l’Uruguay a ses « Teros », des sortes de perdrix qui ont la réputation de se bagarrer avec leurs congénères. Plus à l’Ouest, le Condor, avec ses grandes ailes, règne sur les pays andins, dont le Chili, qui l’a choisi comme surnom pour sa sélection.
Les joueurs des Tonga, surnommés « Ikale Tahi », arborent, eux, un Aigle de la mer sur leur blason et leur maillot. Pour en finir avec les plumes, les Bleus portent fièrement sur leur poitrail le coq, héritage de la Rome antique.
– « Lelo » veut dire essai en géorgien –
Aussi aérien que le coq, le Wallaby, sorte de kangourou de petite taille, orne le maillot australien, alors que l’Afrique du Sud partage le sien entre le springbok – une antilope sauteuse – qui était l’emblème national pendant l’apartheid, et la protea, fleur chère à la nation arc-en-ciel.
Le Portugal a choisi pour sa part le loup (« Os Lobos ») ibérique, sauvage et libre, que l’on trouve dans le nord du pays, à la dimension mythologique et surnaturelle selon les légendes.
Quant aux Argentins, ils se font appeler « Los Pumas » bien que l’animal représenté sur leur blason soit… un jaguar.
Restent trois nations inclassables: l’Italie (les Azzurri) qui joue en bleu, la couleur officielle de la famille royale issue de la Maison de Savoie, les « Lelos » géorgiens qui tirent ce surnom d’un sport de balle ancestral – lelo veut dire essai à Tbilissi – et enfin les « Manu Samoa », nom donné en l’honneur d’un ancien guerrier samoan dont ils descendent.
© 2023 AFP
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