Le XV de France a vécu entre deux matches de son Mondial une semaine de pause, rythmée par les interrogations sur le retour de son maître à jouer Antoine Dupont, à l’entraînement d’abord, puis à la compétition.
Le manager santé des Bleus Bruno Boussagol est venu confirmer jeudi ce que chacun sait acquis depuis l’opération du joueur d’une fracture au visage: il est « convaincu » que ce ne sera pas contre l’Italie le 6 octobre où le Bordelais Maxime Lucu pourrait porter le N.9, sa complémentarité avec l’ouvreur Matthieu Jalibert semblant lui offrir un avantage sur Baptiste Couilloud pour assurer l’intérim.
Les Français ne pourront pas perdre ce match sauf à risquer une élimination dès la phase de groupes qui serait un des pires fiascos de l’histoire du sport français. Mais, même sans Dupont, ils seront favoris: dans son histoire, l’Italie n’a battu que trois fois les Bleus, la dernière il y a plus de dix ans.
Demeure la vraie question: le demi de mêlée, opéré la semaine dernière d’une fracture au visage et victime d’une commotion, sera-t-il remis pour les quarts de finale, contre l’Afrique du Sud si la logique sportive est respectée?
L’un des entraîneurs des avants William Servat n’a « pas de doute », a-t-il dit mardi. Deux jours plus tard, Boussagol affichait aussi son optimisme mais le tempérait: il évoquait des « nouvelles rassurantes », une évolution favorable et un « retour rapide », tout en se gardant de donner un calendrier précis dans l’attente des examens médicaux, à la fois sur les suites de l’opération de la fracture et la commotion qu’a subie Dupont dans le choc avec le centre namibien Johan Deysel le 21 octobre.
– « Touché, pas coulé » –
En cas d’accord médical, « son retour se fera de façon progressive, d’abord par du vélo. A priori en début de semaine », a-t-il expliqué. Un retour dans le groupe dimanche a aussi été évoqué. Ensuite, avant de penser à un retour au jeu et aux contacts, viendra « une phase de réathlétisation car il a connu un arrêt avec ce choc », a expliqué le kinésithérapeute.
Quant à la question sur sa présence en quart, le 14 ou le 15 octobre, « on ne peut pas se (la) poser », « il y a tellement de choses à valider qu’on ne se projette pas sur ça », a encore évacué Boussagol. « Tant qu’on n’a pas le feu vert du chirurgien, on va attendre pour parler de retour », a-t-il ajouté, répondant à ceux qui souhaiteraient précipiter les choses.
L’autre feu vert essentiel sera celui du joueur. Antoine Dupont a donné des nouvelles quelques heures après son opération, exprimant clairement le souhait de revenir dans une compétition dont il est une des têtes d’affiche: « Touché mais pas coulé. Show must go on. Hâte de retrouver le groupe ». Depuis, il reste silencieux sur ses réseaux sociaux.
– Priorité récupération –
En son absence, ses équipiers ont observé une coupure nécessaire après trois semaines intenses et autant de victoires: un feu d’artifice face aux All Blacks (27-13), un succès sans gloire ni paillettes contre l’Uruguay (26-12) et un festival contre la Namibie (96-0).
Avec seulement quatre entraînements programmés, où a été ménagé le talonneur Julien Marchand blessé à une cuisse lors du match d’ouverture, la semaine était placée sous le signe de la récupération.
Certains sont partis quelques jours, à l’image du troisième ligne Grégory Alldritt (à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône), de l’arrière Melvyn Jaminet (Var) ou du centre Arthur Vincent (Montpellier).
Il y a également eu une virée du côté de Marseille pour le centre Gaël Fickou, un tour en bateau pour le talonneur Peato Mauvaka, le pilier Reda Wardi ou William Servat…
A Aix, toute la semaine, les badauds ont pu croiser les premières lignes Julien Marchand et Sipili Falatea en plein shopping, le pilier Dorian Aldegheri promenant ses enfants en poussette, l’entraîneur de la défense Shaun Edwards en balade ou bien un groupe formé par les deuxièmes lignes Cameron Woki et Romain Taofifenua, le centre Yoram Moefana et le troisième ligne Sekou Macalou en pleine déambulation, un milkshake à la main…
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