Montgesty (France), 16 mai 2023 (AFP) – Après y avoir déjà posé en 2019 les jalons de son mandat, Fabien Galthié est revenu mardi avec son staff à Montgesty, son village du Lot, lancer la dernière ligne droite jusqu’à la Coupe du monde et inviter « l’élite du rugby français à rester prête à monter dans le bus ».
Montgesty, commune de 325 habitants située à une vingtaine de kilomètres de Cahors, avait été le théâtre champêtre de la première conférence de presse du nouveau sélectionneur des Bleus, venu présenter son projet et ses adjoints.
C’était le 13 novembre 2019. Les Bleus venaient d’être sortis sans gloire en quarts de finale du Mondial au Japon et un chantier immense s’ouvrait devant lui.
Trois ans et demi plus tard, Fabien Galthié, qui aime les symboles, a de nouveau convié les médias dans le village dont son père, Jean-Noël, est le maire afin d’évoquer les 115 jours restants jusqu’à la Coupe du monde en France (8 septembre-28 octobre).
« On est en phase avec ce qu’on avait programmé sur notre flèche du temps », a-t-il affirmé entre les épais murs de pierre de la mairie. « Maintenant, l’enjeu est de continuer à nous améliorer pendant ces quatre mois ».
Ça ne passera pas par le stage de cohésion initialement prévu fin juin à Carpiagne (Bouches-du-Rhône) auprès de la Légion étrangère, abandonné au profit de la récupération, notamment pour les finalistes du Top 14.
– Meafou, réponse en juin –
La préparation débutera donc officiellement le 2 juillet à Monaco, une dizaine de jours après l’annonce, le 21 juin, d’une première liste de 42 joueurs amenée à évoluer jusqu’au bout.
« Une Coupe du monde, c’est long. La préparation d’une Coupe du monde, c’est long », a rappelé le sélectionneur. « Il peut y avoir des blessures, des forfaits, des joueurs rappelés… Jusqu’au dernier match, j’invite l’élite du rugby français à rester prête à monter dans le bus de l’équipe de France ».
Un moyen de garder sous pression l’ensemble des internationaux potentiels, évalués à une centaine, mais aussi de laisser la porte ouverte aux joueurs actuellement en convalescence, comme le troisième ligne Anthony Jelonch, opéré d’un genou en mars.
« Comme ce sont des joueurs exceptionnels, ils ont une capacité de récupération hors normes et ils sont déjà en avance. Le chirurgien ne comprend pas ce qu’il se passe avec Anthony Jelonch », a rassuré Fabien Galthié.
Sa première liste pourrait réserver une surprise de taille et de poids: le colosse d’origine australienne, Emmanuel Meafou (2,03 m, 145 kg), dont l’éligibilité pour les Bleus, avec lesquels souhaite évoluer le puissant deuxième ligne de Toulouse, doit être tranchée prochainement.
« Une procédure a été lancée auprès de World Rugby. Le dossier est à l’étude », a fait savoir le sélectionneur. « On nous a promis une réponse mi-juin ».
– « Là où nous voulions être » –
Revenir à Montgesty, « là où tout a commencé dans la construction de notre staff », avait une « forte portée symbolique » pour le manager tricolore Raphael Ibanez, satisfait du chemin parcouru depuis 2019.
« Les quatre années de compétition que nous avons vécues et les résultats plutôt probants, 80% de victoires, nous donnent aujourd’hui un peu plus de force », a reconnu l’ancien talonneur. « Nous sommes là où nous voulions être à l’amorce de cette compétition qui approche ».
A la faveur d’une série record de 14 victoires consécutives entre novembre 2021 et février 2023, avec le Grand Chelem dans le Tournoi des six nations 2022 au milieu, le XV de France est aujourd’hui l’un des grands favoris de « son » Mondial.
« Le sens que nous avons donné à notre mission depuis quatre ans est toujours le même: rassembler, partager et fédérer avec les Français », a souligné Galthié sur les terres de son enfance.
Il ne lui reste plus qu’à ramener le trophée Webb-Ellis à Montgesty.
© 2022 AFP
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