Irlande-Nouvelle-Zélande, les secteurs clefs

Troisième ligne, jeu au pied et milieu du terrain: les trois secteurs à suivre lors du quart de finale du Mondial-2023 entre l’Irlande et la Nouvelle-Zélande, samedi au Stade de France.

. Troisième ligne: au fer et au moulin

Les All Blacks sont conscients de l’immense enjeu des rucks face à des Irlandais à la défense quasiment imperméable.

« Ca passera par devant, par des ballons portés et de la vitesse dans les rucks, en sortant la balle le plus vite possible », juge l’ouvreur Richie Mo’unga. « Ils défendent tellement bien, pour un tas de raison mais notamment parce qu’ils plaquent souvent à deux pour ralentir la circulation du ballon. »

Les troisième ligne du Trèfle Josh Van der Flier et Caelan Doris ont atteint des sommets dans ce rôle, avec respectivement 22 et 21 plaquages conte l’Ecosse.

Face au XV du Chardon, « Joshy », Doris et Peter O’Mahony ont aussi su mettre les mains sur le ballons quand il fallait, brisant les attaques et velléités écossaises grâce à sept ballons récupérés.

« Ce sont des joueurs de classe mondiale », reconnaît leur homologue côté fougère Ardie Savea. « On dirait qu’ils sont synchronisés, c’est un grand défi pour nous de nous confronter à un tel trio. »

Outre Savea, les All Blacks peuvent compter sur leur capitaine Sam Cane et sur Shannon Frizell, de retour au top.

Le flanker n’est pas aussi connu que ses deux coéquipiers, mais sa capacité à sortir des gros matches peut faire douter l’Irlande. Il a ainsi été l’homme clef du coup d’éclat contre les champions du monde sud-africains en Rugby Championship (35-20) durant l’été: un essai, neuf défenseurs battus (9) et meilleur plaqueur (12).

Touché aux ischio-jambiers, il était absent de la déroute historique contre ces mêmes Springboks en préparation (35-7). « Avec la forme dans laquelle il est, son absence a été un coup dur pour nous », a regretté l’entraîneur des avants Jason Ryan.

. Jeu au pied: pas seulement le 10

Un temps contesté, Beauden Barrett a cimenté sa place à l’arrière, à coups de pied.

Face aux Bleus au Stade de France, l’ex-ouvreur et champion du monde 2015 a botté pour 595 mètres à lui tout seul, soit près de la moitié du total de son équipe (1.273 m), faisant de lui la plaque tournante du jeu d’occupation ou de pression. Bien davantage que son ouvreur Richie Mo’unga (223 m).

Côté Irlandais, deux hommes assurent l’occupation du terrain. A l’ouverture, le méticuleux Johnny Sexton n’est plus à présenter. Grâce à lui, le XV du Trèfle joue où il faut, quand il faut, de façon presque scientifique.

Le rôle de l’ailier James Lowe est beaucoup moins connu. Mais le colosse dispose de deux atouts: il est gaucher et surpuissant. De quoi en faire le pendant de Sexton et renvoyer l’adversaire chez lui quand la pression se fait trop lourde pour l’Irlande.

. Centres: les lois du milieu

Au centre, les All Blacks ont du feu dans les jambes et dans les mains.

La performance de Rieko Ioane contre la France, en ouverture du Mondial, a impressionné, à l’image de cette percée dès les premières secondes. Il s’est aussi illustré sur le deuxième essai, quand il a trouvé son ailier Mark Telea d’une passe sautée après une feinte.

Mais Ioane comme son compère Jordie Barrett affichent surtout une énorme activité en défense. Les deux centres, aux physiques imposants, sont parmi les meilleurs plaqueurs de leur équipe.

La complémentarité de la paire irlandaise a aussi offert de bien jolis moments aux supporters du Trèfle.

Perceur de coffre-fort, Bundee Aki arrive dans la forme de sa vie, avec déjà deux trophées de joueur du match en phase de groupes.

A 33 ans, le trapu premier centre déménage et perce à tours de bras: avec 61 ballons portés, il domine la Coupe du monde. Ses neufs percées le classent deuxième dans ce rayon statistique derrière Damian Penaud (11).

Pour autant, Aki n’oublie pas son coéquipier Garry Ringrose. A lui de faire fructifier le travail, d’une accélération, d’un crochet ou d’une feinte de passe: le centre du Leinster sait dynamiter les défenses.

© 2023 AFP

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