L’Australie d’Eddie Jones, au discours ambitieux aux antipodes de ses modestes résultats depuis son retour, se confronte samedi (18h00) à la Géorgie pour son entrée dans la Coupe du monde, où elle a hérité d’un groupe C qui pardonnera peu.
Pour s’extirper de cette poule réunissant également le pays de Galles et les Fidji, ainsi que le Portugal, les Wallabies seraient plus qu’inspirés de s’imposer et d’offrir au passage sa première victoire à son sélectionneur depuis son retour en janvier 2023.
Malgré cinq revers en autant d’apparitions cette saison, Eddie Jones promet une équipe en « position » de « pouvoir gagner la Coupe du monde ». Pour sa mission éclair, il a opté pour une équipe largement rajeunie: ni le troisième ligne Michael Hooper (31 ans) ni le tout aussi expérimenté qu’extravagant ouvreur Quade Cooper (35 ans) ne sont du voyage en France.
Avec moins de 23 sélections de moyenne, le XV désigné pour affronter les Lelos géorgiens est le moins expérimenté depuis la Coupe du monde 2003 et un match contre la Namibie. A l’image de l’ouvreur Carter Gordon (22 ans), qui doit enregistrer sa cinquième sélection.
Le joueur des Melbourne Rebels s’étant montré en difficulté face aux perches lors de l’ultime match de préparation perdu (41-17) contre la France (1/5), Eddie Jones a injecté à l’arrière un autre buteur, Ben Donaldson, 24 ans et… deux sélections.
« L’Australie n’est pas à son mieux », observe avec gourmandise le demi de mêlée géorgien Vasil Lobzhanidze. « Pour être honnête, on a une grande opportunité de l’emporter. »
Emmenés par leur pépite à l’arrière Davit Niniashvili, les Lelos, qui convoitent une première qualification pour les quarts, n’ont plus le profil de faire-valoir. Surtout depuis leur première victoire historique contre le pays de Galles (13-12) en novembre à Cardiff.
« Ils ont très bien développé leur rugby en Géorgie, Niniashvili en est le meilleur exemple. Désormais, ils ne se reposent plus seulement sur leurs avants mais comptent sur leurs arrières », estime le Français Pierre-Henry Broncan, consultant dans l’encadrement des Wallabies. « Beaucoup de leurs piliers jouent ou bien ont joué en France. »
Les Géorgiens, qui « historiquement s’enorgueillissent de leur qualité en mêlée » dixit Eddie Jones, s’annoncent comme un véritable test pour le pack australien. Son sélectionneur l’imagine « pouvoir dominer la compétition », porté par ses deux surpuissants deuxièmes lignes, le nouveau capitaine Will Skelton (2,03 m et 135 kg) et son compère du championnat de France (Top 14) Richie Arnold (2,08 m et 127 kg).
La confiance sans faille du technicien australien de 63 ans a le mérite d’infuser chez ses joueurs. « Chaque semaine, on s’est améliorés, même si le tableau d’affichage ne l’a pas montré contre la France », assure le N.9 Tate McDermott. « On ne penserait pas que cette équipe a perdu cinq matches de suite avec la confiance qui règne actuellement. »
Ce qu’a confirmé vendredi le talonneur Matt Faessler: « On n’est pas des outsiders. »
© 2023 AFP
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