Bordeaux, 8 sept 2023 (AFP) – La Roumanie, qui fait son retour au Mondial de rugby lors de cette édition en France, ferait bien de « regarder ce qui se fait en Géorgie » pour remonter la pente, souligne l’ancien troisième ligne international des Chênes Valentin Ursache.

Longtemps considérée comme une nation émergente de l’ovalie sur la base de ses victoires contre la France, le pays de Galles et l’Ecosse, mais descendue à la 19e place au classement mondial, la Roumanie a cessé d’être un épouvantail peu après la fin du régime communiste.

« Quand je jouais en Roumanie, il y avait 12 équipes », rappelle l’ancien joueur d’Oyonnax de 38 ans, désormais membre du staff de la sélection. « Mais chaque année, avec moins d’argent, une équipe descend. Maintenant il n’y en a plus que six. Si tu n’as pas d’argent, tu ne peux pas progresser ».

Selon lui, depuis dix ans « tout le monde s’est mis au sport en Roumanie, sauf au rugby. Hormis 2019, on est sur toutes les Coupes du monde alors que (notre équipe de foot) n’a pas fait de Coupe du monde depuis 1998 », souligne-t-il pourtant.

Pour y remédier, Ursache incite son pays « à regarder un peu la Géorgie car franchement ils ont fait des choses depuis des années. Ils ont mis un projet en place il y a dix-quinze ans, l’état les a soutenus en construisant des centres d’entraînement, plein de choses (…) les jeunes sont venus et le rugby est devenu le premier sport national », précise-t-il.

« Et nous à la fin de la journée, on s’entraîne où ? Sur un bout de terrain qui a plus de cailloux que d’herbe. Si tu les mets dans un vestiaire pourri, les jeunes ne vont pas venir », peste-t-il. « Si tu donnes des facilités, des bons terrains, des gros centres comme en Géorgie, aujourd’hui on voit où ils sont (11e nation mondiale) ».

– Jouer les meilleurs –

Ce constat est partagé par le consultant des Chênes durant ce Mondial, le Néo-Zélandais Vern Cotter pour qui « l’accent doit maintenant être mis sur l’investissement dans les sports d’équipe, en créant des programmes et des installations ».

Outre un soutien du gouvernement au développement du rugby, il lui semble également essentiel que les formations roumaines se confrontent au plus haut niveau.

« Les principaux clubs roumains ont besoin de se mesurer régulièrement aux meilleurs clubs de Géorgie, du Portugal, d’Espagne et, espérons-le, de toute l’Europe », affirme-t-il.

« Ca me fâche un peu », explique d’ailleurs Ursache à l’évocation de la franchise géorgienne des Black Lion qui va participer pour la première fois cet automne à la Challenge Cup.

« Avant aussi on avait une sélection de Bucarest qui faisait la Challenge Cup (de 2005 à 2014), je faisais partie de cette génération, on a eu des bons résultats mais depuis que la franchise s’est arrêtée, il n’y a plus eu de jeunes derrière et à la fin tu dois chercher des mecs des îles qui viennent t’aider. C’est ça mon regret aujourd’hui », résume-t-il.

Pour le Mondial-2023, la Roumanie a en effet naturalisé six joueurs originaires du Pacifique qui évoluent dans le championnat roumain depuis plusieurs saisons. « Ils amènent de la puissance, de la vitesse et une autre façon de jouer au rugby. Un package complet que les joueurs roumains actuels n’ont pas », déplore Ursache.

La Roumanie débutera la Coupe du monde samedi (15h) contre l’Irlande à Bordeaux, avant de défier l’Afrique du Sud, l’Écosse et les Tonga, dans le groupe B.

© 2023 AFP

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