L’Afrique du Sud, accrochée une mi-temps avant de prendre le large, a bien entamé la défense de son titre dimanche à Marseille avec une victoire contre l’Ecosse (18-3) dans le premier choc du « groupe de la mort » du Mondial-2023.
Cette fois, les Springboks sont partis du bon pied. Entre leur fameuse défaite face au Japon (34-32) en 2015 et le revers contre la Nouvelle-Zélande (23-13) il y a quatre ans, ils n’avaient plus commencé une Coupe du monde par un succès depuis 2011.
Une éternité pour les triples champions du monde, à la hauteur de leur rang et de leurs ambitions dans ce qu’ils avaient annoncé comme « le match le plus important » de leur tournoi.
Vêtus d’un maillot à l’esthétique discutable, ils n’ont été perturbés que l’espace d’une mi-temps par des Ecossais solidaires et courageux en défense.
« On a été un peu lent à se mettre en action, avec une intensité en-deçà de nos standards », a confirmé après coup l’emblématique capitaine sud-africain Siya Kolisi. « Mais on a su saisir nos opportunités en deuxième mi-temps grâce à une conquête efficace. »
L’ouvreur Manie Libbok a mis les siens devant de deux pénalités, mais ses limites face aux perches – 2 sur 5 de réussite avant d’être secondé par Faf de Klerk – pourraient constituer le talon d’Achille des tenants du titre, orphelins dans ce domaine d’Handré Pollard, blessé.
Après avoir subi le jeu au pied d’occupation adverse et perdu de précieuses munitions en touche, le XV du Chardon a commencé à s’enhardir.
Alors que seul un accrochage entre Ben White et Damian de Allende avait fait vrombir jusqu’ici les travées du Stade Vélodrome, moins bruyantes que la veille pour Angleterre-Argentine, il s’est même procuré la meilleure occasion du premier acte.
Mais l’ailier Darcy Graham, de retour de blessure, a oublié ses soutiens alors que le décalage avait été fait à la suite d’un beau lancement de jeu (30e).
– Le caviar de Libbok –
Les coéquipiers d’un Finn Russell quelconque regretteront de ne pas avoir su saisir leur chance, car ils n’en ont pas eu beaucoup d’autres tant les Boks ont imposé leur supériorité en deuxième mi-temps.
Ultra-dominateurs en mêlée, ils ont tué le suspense en trois minutes sur deux actions qui résument bien l’étendue de leurs qualités, entre puissance et créativité.
Le troisième ligne Pieter-Steph du Toit, meilleur joueur du monde en 2019, a d’abord aplati en force (47e). Puis Libbok, beaucoup plus intéressant dans le jeu courant, a distillé d’une passe au pied « à l’aveugle » un caviar sur l’aile droite à Kurt-Lee Arendse (50e).
« J’ai vu l’espace au large, j’ai tenté le coup et je suis content que ça ait marché », a raconté le demi d’ouverture sud-africain, désigné homme du match.
Les joueurs de Jacques Nienaber, qui avait couché sur sa feuille de match 14 joueurs à avoir disputé la finale victorieuse de 2019 face à l’Angleterre (32-12), n’ont eu ensuite qu’à gérer leur avance.
Après avoir infligé à la Nouvelle-Zélande la plus large défaite de son histoire (35-7) pour boucler leur préparation, ils ont confirmé, avec la sérénité de leur expérience, qu’ils étaient des candidats légitimes à leur succession.
Seule ombre à leur tableau marseillais: la sortie dès la 26e minute d’un de leurs leaders de combat, l’ancien deuxième ligne de Toulon Eben Etzebeth, touché à une épaule, selon son sélectionneur, qui n’a pas précisé la gravité de la blessure.
L’Ecosse aura deux semaines pour reposer ses propres épaules endolories avant son prochain match, le 24 septembre à Nice, contre un adversaire tout aussi rugueux mais plus abordable: les Tonga.
L’Afrique du Sud rejouera elle dès dimanche prochain, à Bordeaux, contre l’adversaire le plus faible du groupe, la Roumanie, étrillée samedi par l’Irlande (82-8).
© 2023 AFP
Sexy Rugby : Boutique Rugby