Marseille, 9 sept 2023 (AFP) – Quatre ans après son sacre surprise au Japon, l’Afrique du Sud, monstre de puissance et d’expérience, se montre sûre de sa force à l’heure de remettre son titre en jeu dans le Mondial-2023, dimanche à Marseille, face à des Ecossais plus dangereux que jamais.
Au diable le protocole: le sélectionneur sud-africain Jacques Nienaber a dévoilé son XV de départ pour ce choc inaugural dès mercredi, avec deux jours d’avance sur le programme habituel.
« Nous préférons le faire le plus tôt possible car nous ne pensons pas qu’il y ait la moindre incidence si les gens connaissent la composition en avance », a-t-il expliqué, tranquille et transparent.
Un signe de confiance manifeste pour une équipe qui n’en manque pas après avoir infligé il y a deux semaines à la Nouvelle-Zélande la plus large défaite de son histoire (35-7) et envoyé un message à ceux qui espèrent la détrôner.
« Nous ne ressentons jamais la pression », a assuré l’emblématique capitaine Siya Kolisi, revenu à temps d’une grave blessure à un genou fin avril. « Nous faisons ce que nous aimons et nous avons la chance de faire vibrer les gens ».
Les Springboks sont d’autant plus sereins que les deux tiers d’entre eux étaient déjà de l’aventure victorieuse de 2019. Ce qui ne veut pas forcément dire qu’il faut s’attendre à la même chose.
« Ce serait arrogant de penser qu’on peut gagner en 2023 en faisant pareil qu’en 2019 », a estimé Nienaber. « Le rugby est aujourd’hui davantage porté sur l’attaque. Il nous a fallu nous adapter, faire évoluer notre jeu, notre groupe, la façon dont on fait les choses ».
A en croire le sélectionneur, l’entrée en matière contre l’Ecosse est « le match le plus important du tournoi » pour les tenants du titre. « Une finale », a même appuyé l’ancien ailier de Toulouse et Toulon Cheslin Kolbe, « parce que nous sommes dans une poule difficile », dans laquelle figure également l’Irlande, première nation mondiale.
Davantage joueuse que par le passé, l’Afrique du Sud, orpheline de son ouvreur et buteur Handré Pollard, se présentera dimanche sur la pelouse du Stade Vélodrome avec un pack aussi puissant que celui qui l’avait conduite au sommet il y a quatre ans.
– L’Ecosse au plus haut –
L’Ecosse a elle gardé de moins bons souvenirs du dernier Mondial, qu’elle avait quitté dès la phase de groupes, devancée par l’Irlande et le Japon, pays organisateur.
Plus pragmatique et complète, entre des avants durs au mal et des joueurs capables de faire la différence à tout moment derrière, elle a réalisé depuis d’énormes progrès, jusqu’à se hisser au cinquième rang mondial, au plus haut dans son histoire.
De quoi osciller avant de défier les champions du monde sortants, logiquement favoris, entre la confiance emmagasinée contre la France lors des matches de préparation et un statut d’outsider qui lui a toujours convenu.
« Ca colle plutôt bien à la mentalité écossaise », a reconnu dans la semaine le deuxième ligne Grant Gilchrist depuis le camp de base niçois du XV du Chardon. « On aime montrer notre +fighting spirit+ et donner tort à ceux qui nous enterrent. Mais on sait aussi de quoi on est capable et je pense qu’on n’a pas forcément besoin de jouer la carte de l’outsider ».
Même la récente leçon infligée aux All Blacks par les Sud-Africains n’a pas entamé la conviction intime des hommes de Gregor Townsend de pouvoir sortir vivants du « groupe de la mort ».
« Ca ne change pas l’idée que l’on avait d’eux (les Springboks) et la façon de préparer le match », a affirmé à l’AFP le magicien écossais Finn Russell. « On sait à quel point ils sont bons. Ils savent gagner des matches et ce genre de tournois ».
© 2023 AFP
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