L’Angleterre, arrivée à la Coupe du monde en plein doute, a fait un grand pas vers les quarts de finale avec une deuxième victoire en deux matches, dimanche à Nice contre le Japon (34-12), sans complètement rassurer sur ses capacités offensives malgré le bonus.
Qui aurait cru, lorsqu’ils ont conclu il y a trois semaines leur préparation estivale laborieuse par une défaite historique face aux Fidji à Twickenham (30-22), que les Anglais seraient les premiers à sentir aussi clairement le doux parfum des phases finales ?
Il leur reste encore deux matches à disputer dans le groupe D, dont ils ont pris les commandes avec neuf points, mais les néophytes chiliens et les Samoa semblent à leur portée.
Le succès inaugural sur l’Argentine (27-10), construit sur une défense de fer et la réussite au pied de George Ford, avait permis de détendre l’atmosphère autour des finalistes de l’édition 2019.
Il n’avait toutefois pas suffi à balayer tous les doutes qui accompagnent cette équipe depuis des mois et sa soirée niçoise n’a pas apporté énormément plus de garanties, sinon celle d’une défense toujours imperméable.
Vainqueurs des Pumas sans avoir marqué un seul essai et n’avoir quasiment jamais été en position de le faire, les hommes de Steve Borthwick ont cette fois aplati à quatre reprises, mais le sort les a doublement bien aidés.
– Un jeu stéréotypé –
Le troisième ligne Lewis Ludlam, préféré dans le XV de départ à Billy Vunipola, de retour de suspension, a d’abord marqué en force après un cadeau de la touche japonaise (24e). Et le capitaine Courtney Lawes a été tout heureux de récupérer un ballon ayant rebondi sur la tête de son pilier Joe Marler (56e).
Après avoir été sanctionnée de trois cartons rouges lors de ses quatre matches précédents, l’Angleterre, qui pourra de nouveau compter sur son ouvreur et habituel capitaine Owen Farrel à compter du prochain match, a au moins enfin terminé un match à 15.
Le XV de la Rose, qui a arraché le bonus à la sirène grâce à Joe Marchant, devrait croiser en quarts l’un des trois prétendants aux deux premières places du groupe C — pays de Galles, Fidji ou Australie — dans la moitié de tableau la plus faible du tournoi.
Mais sa propension presque caricaturale à jouer au pied — même si ça a fini par payer sur l’essai de Freddie Steward (66e), bien servi par Ford — n’en font pas forcément un candidat à la victoire finale après les démonstrations de force de l’Irlande ou de l’Afrique du Sud.
Les Nippons, qui n’avaient plus perdu un match de poule de Coupe du monde depuis 2015, n’ont eux déjà plus le droit à l’erreur avant d’affronter successivement les Samoa et l’Argentine.
Leur entrée en lice victorieuse contre le Chili (42-12) n’avait pas totalement convaincu avant de passer au révélateur anglais et on en sait aujourd’hui un peu plus sur leur niveau: celui d’une équipe volontaire mais limitée, incapable de battre un « gros » depuis l’Irlande et l’Ecosse lors du Mondial-2019 sur ses terres.
© 2023 AFP
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