Les Anglais, « ennemis publics numéro un » assumés, n’auront aucun scrupule, dimanche (17h00) à Marseille en quart de finale de la Coupe du monde de rugby, à gâcher la fête des Fidjiens, attractions de la première partie du tournoi.
Quand un journaliste lui a demandé en début de semaine si le public français ou neutre allait se ranger derrière l’équipe du Pacifique ce week-end au Stade Vélodrome, Billy Vunipola ne s’est pas dérobé.
« Je ne dirais pas que les Fidji sont la deuxième équipe préférée des supporters. Je dirais plutôt que l’Angleterre est celle qu’ils aiment le moins », a répondu le robuste troisième ligne anglais. « Nous sommes contents d’endosser ce costume d’ennemis publics numéro un ».
Arrivé en France en plein doute après des mois de galère, qui ont coûté sa place au sélectionneur Eddie Jones, remplacé par Steve Borthwick, le XV de la Rose s’est rassuré avec quatre succès en autant de matches dans le groupe D.
Mais son jeu peu ambitieux, basé sur une solide défense et une avalanche de coups de pied, n’a pas forcément fait remonter la cote de popularité de cette équipe que tout le monde aime détester en dehors de ses propres supporters, présents en nombre depuis le début du Mondial.
Les finalistes de l’édition 2019 au Japon, qui ont nettement perdu depuis de leur superbe et de leur force de frappe collective, « sauront se hisser à la hauteur de l’événement » dimanche, selon Borthwick.
Le sélectionneur anglais a répété à plusieurs reprises cet élément de langage en marge de l’annonce de sa composition d’équipe, marquée par le retour à l’ouverture du capitaine Owen Farrell et la titularisation surprise de Marcus Smith à l’arrière, un poste que découvre à peine cet attaquant-né.
– « Les malades reviennent à la vie » –
Les Fidji auront eux aussi quelques atouts offensifs à faire valoir derrière entre leur star Semi Radradra, remis de douleurs à une cuisse, et les centres Waisea Nayacalevu et Josua Tuisova, craints par toutes les défenses du Top 14.
L’abattage dans les rucks du troisième ligne Levani Botia semble inquiéter encore davantage les Anglais, notamment ceux des Saracens, à qui il avait fait souffrir le martyre avec La Rochelle en quart de finale de la Champions Cup au printemps dernier.
« Il a avant tout une bonne technique, avec un centre de gravité très bas », a commenté Vunipola. « Mais il n’y a pas que lui. Les Fidjiens sont parmi les plus dangereux au monde dans les regroupements ».
L’Angleterre a pu s’en rendre compte en août dernier en concédant lors d’un match de préparation à Twickenham la première défaite de son histoire contre ces Fidjiens (30-22).
« Ce n’est pas le même match », a souligné leur sélectionneur Simon Raiwalui, comme à peu près tous les acteurs de ce quart passés devant la presse cette semaine. « C’est une Coupe du monde, un match à élimination directe. Les Anglais ont progressé depuis ».
Sa formation a, elle, clairement baissé en régime après son succès décisif sur l’Australie (22-15), avec un match poussif face à la Géorgie (17-12) et une défaite contre le modeste Portugal (24-23) le week-end dernier.
Pas de quoi entamer l’enthousiasme du peuple fidjien, qui rêve d’une première demi-finale de Coupe du monde après deux échecs en quarts de finale en 1987 et 2007.
« Aux Fidji, ce n’est pas de l’excitation, c’est de la folie », a assuré Seremaia Bai, l’un des entraîneurs adjoints. « Les gens se lèvent à 3 heures, 5 heures du matin (pour regarder les matches), et même les malades reviennent à la vie quand nous gagnons ».
Qu’en pense l’ »ennemi public » Vunipola ?
© 2023 AFP
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