L’Italie atteindra-t-elle enfin son Everest? Pour disputer les quarts de finale d’une Coupe du monde pour la première fois de son histoire, la « Nazionale » est condamnée à l’exploit face à la Nouvelle-Zélande ou à la France, deux des favoris du tournoi.
Pour espérer jouer à une altitude inédite pour elle, l’Italie a fait étape début juillet à Corvara, en plein coeur des Dolomites.
Dans une caserne de l’armée italienne, sous la direction d’officiers spécialisés dans le combat en montagne, les « Azzurri » se sont acclimatés pendant quatre jours intenses aux exigences de la moyenne montagne et d’un tournoi dont la phase de poules dure près d’un mois.
Marche de 50 km sac sur le dos, nuit sous la tente en montagne, rations militaires, exercices d’orientation… « C’était quelque chose de différent, résume pour l’AFP le demi d’ouverture Paolo Garbisi. On s’est +battu+ ensemble contre la fatigue dans une bonne ambiance, c’était bien pour la cohésion de l’équipe ».
« Attention, il n’y avait rien d’extrême ou de dangereux, assure Andrea Moretti, l’entraîneur des avants. Nous voulions simplement mettre nos garçons dans des situations inhabituelles, loin de leur zone de confort pour voir les solutions qu’ils arrivaient à trouver, pour qu’ils communiquent entre eux ».
Pour l’ancien talonneur, ce qui attend les Azzurri a tout d’une expédition en haute altitude: « tous nos matches seront des montagnes à gravir, même s’il y en a qui seront de sacrés sommets, comme la Nouvelle-Zélande et la France », prévient-il.
– 26,5 ans de moyenne d’âge –
L’itinéraire de la Nazionale lui est plutôt favorable avec, pour commencer, les deux adversaires les moins redoutables de ce groupe A, la Namibie le 9 septembre et l’Uruguay le 20, puis des défis beaucoup plus escarpés avec la Nouvelle-Zélande le 29 et la France le 6 octobre.
Officiellement, l’objectif est de terminer à la troisième place du groupe A et d’empocher ainsi sa qualification pour la prochaine Coupe du monde, en 2027 en Australie.
Mais les victoires contre le pays de Galles dans le Tournoi des six nations 2022, contre l’Australie et les Samoa lors de la tournée d’automne 2022, ou bien encore les courtes défaites, contre la France notamment lors du Tournoi 2023, donnent de l’ambition aux Azzurri.
« On s’imagine battre toute le monde, la France et la Nouvelle-Zélande y compris », affirme le sélectionneur néo-zélandais Kieran Crowley, en poste depuis mai 2021 et qui cédera sa place après le Mondial à l’Argentin Gonzalo Quesada.
Dans son groupe de 33 joueurs qui affiche une moyenne d’âge de 26,5 ans, 24 disputeront leur première Coupe du monde.
Parmi ces bizuts, quelques phénomènes comme Paolo Garbisi, ou l’ailier/arrière Ange Capuozzo, qui a fait son retour lors des deux derniers matches de préparation après six mois sans compétition et illuminé par ses contres et inspirations le jeu de la Nazionale.
« On est conscients qu’on a encore des petits manques, reconnaît Andrea Moretti, mais nos adversaires savent, je crois, que l’Italie est une équipe qui n’abandonne jamais ».
En montagne comme sur les terrains.
© 2023 AFP
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