Conduit par un capitaine de 21 ans seulement, le pays de Galles, hôte du XV de France dimanche dans le Tournoi des six nations, a subi une sérieuse cure de rajeunissement et prépare l’avenir sans pour autant négliger le présent.
Dafydd Jenkins a d’abord cru à « un canular » lorsque le sélectionneur Warren Gatland, dont il n’avait pas le numéro, l’a appelé en janvier pour lui annoncer qu’il comptait lui confier le capitanat.
« J’étais un peu sceptique en raccrochant. Je tremblais », a raconté le deuxième ligne, devenu, après seulement 12 sélections, le plus jeune capitaine gallois depuis le légendaire demi de mêlée Gareth Edwards en 1968.
Joueur d’Exeter, dans le championnat anglais, Jenkins est le symbole d’un XV du Poireau considérablement rajeuni pour ce Tournoi, entre choix dictés par les circonstances et volonté de se tourner déjà vers la Coupe du monde 2027 en Australie.
Le demi d’ouverture Dan Biggar (34 ans) et l’arrière Leigh Halfpenny (35 ans) ont d’abord pris leur retraite internationale. L’arrière Liam Williams (32 ans) est parti au Japon et l’ailier star Louis Rees-Zammit (23 ans) s’essaie au football américain.
Co-capitaines lors du Mondial-2023, où les Gallois ont été éliminés en quart de finale par l’Argentine (29-17), le brillant troisième ligne Jac Morgan (24 ans) et le talonneur Dewi Lake (24 ans) sont eux blessés, comme l’inoxydable Taulupe Faletau (33 ans).
Après l’avoir aligné lors des deux dernières rencontres, Gatland a en plus décidé de se passer face aux Bleus de son joueur le plus expérimenté, George North (31 ans, 120 sélections), ainsi que de son habituel partenaire au centre, Nick Tompkins (29 ans, 35 sélections).
Résultat: le pays de Galles présentera dimanche au Millennium Stadium de Cardiff un XV de départ de 26 ans de moyenne d’âge et d’un peu moins de 28 sélections par tête.
– « Un nouveau cycle » –
« On a perdu beaucoup d’expérience, mais c’est un nouveau cycle », disait Gatland avant le début du Tournoi. « Je vois ça comme une réelle opportunité de remettre à plat le rugby gallois », actuellement confronté à une grave crise économique et structurelle.
Tout en appelant les supporters à la « patience », le technicien néo-zélandais de 60 ans affirmait ne pas prendre « la compétition à la légère » et rappelait que les hommes en rouge n’étaient jamais aussi dangereux que quand personne ne les attendait.
Celà ne s’est pas vérifié jusque-là sur le plan comptable, avec trois défaites en trois matches.
Les jeunes Gallois ont malgré tout montré du jeu et du caractère, cédant d’abord d’un rien face à l’Ecosse (27-26) à l’issue d’un scénario rocambolesque où ils ont remonté un déficit de 27-0.
Ils ont ensuite perdu de peu en Angleterre (16-14) après avoir longtemps fait la course en tête, et offert une résistance honorable à l’ogre irlandais avant de céder en fin de match (31-7) à Dublin.
« Je suis certain que nous allons dans la bonne direction », estime Gatland. « Cette équipe sera excellente à l’avenir, quand elle aura davantage d’expérience ».
Attaquant électrique, le jeune arrière de Cardiff Cameron Winnett (21 ans, 3 sélections) en est l’une des révélations, ce qui promet un match dans le match alléchant face au néophyte français Léo Barré, du même âge.
Les troisièmes lignes Aaron Wainwright (26 ans) et Tommy Reffell (24 ans) se sont également mis en évidence lors des trois premières journées.
Ils auront à leurs côtés contre la France le capitaine Jenkins. L’habituel deuxième ligne a peut-être encore suspecté un canular lorsque la composition d’équipe lui a été dévoilée: il n’a encore jamais joué en troisième ligne de toute sa jeune carrière.
© 2024 AFP
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