Mine de rien, Grenoble enchaîne une quatrième victoire de rang, même si la quatrième à domicile a été bien longue à se dessiner. Décidément, Grenoble n’arrive pas à se rendre la vie facile à domicile, et finalement, quel que soit l’adversaire. Cependant, le succès contre les Auvergnats d’Aurillac ne souffre d’aucune contestation. Le match a longtemps été indécis, âpre, sans grande envolée, comportant de nombreuses fautes de main de chaque côté. Les deux équipes ont tenté de mettre du rythme sur chaque ballon exploitable, notamment en essayant de contourner les défenses en passant par les extérieurs, mais, en vain, en raison du déchet ou de fautes techniques.

Tout commence pour Grenoble par un essai casquette d’Ange Capuozzo qui profite d’une mésentente à l’entrée des 35 m entre deux Aurillacois à la retombée du ballon pour s’en emparer et filer à toute vitesse derrière les poteaux. Cet essai à zéro passe, plein d’opportunité de la part de l’arrière grenoblois a quelque peu débloqué le score, resté vierge jusqu’à cette action et, permis de lancer le match. En effet, durant les vingt premières minutes, les deux équipes tentent bien de franchir. C’est Grenoble qui, en premier, a la possession du ballon et qui occupe le camp d’Aurillac, mais les actions avortent à la suite d’en-avant. Puis, c’est, au tour, des Cantalous d’occuper et de produire du jeu, qui échoue, là encore, soit à la suite d’une faute technique ou soit en raison d’une bonne défense grenobloise, qui sera pénalisée lors du premier quart d’heure. Le buteur aurillacois manque la cible. Sans être dominé ou sans que les Auvergnats se montrent particulièrement dangereux, Grenoble n’arrive pas vraiment à prendre le dessus sur son adversaire qui se montre très vigilent, qui défend son camp avec beaucoup d’agressivité. Il aura fallu la chandelle de Corentin Glénat à l’entrée des 35 m et le réalisme d’Ange Capuozzo bien aidé d’une erreur de défense pour trouver la faille. On pense, alors que Grenoble a pris la mesure de son adversaire et que l’équipe, totalement libérée du stress du début de rencontre, va pouvoir jouer pleinement son rugby. Manque de chance, trois minutes après le renvoi, Aurillac marque un très bel essai à la suite d’un beau mouvement, et surtout d’un relâchement de la défense rouge et bleu, qui a été quelque peu attentiste en laissant les Cantalous manœuvrer le ballon bien trop facilement : 7-5. Tout est à refaire.

Il faut, alors, remettre de l’ordre dans la défense et remettre la main sur le ballon. Pendant une bonne dizaine de minutes, Grenoble est confronté aux mêmes difficultés à franchir qu’au début du match malgré une bonne conquête aussi bien en touche qu’en mêlée, mais la défense aurillacoise ne laisse aucun espace et se montre très hermétique. De plus, à la suite d’un maul ravageur, les avants cantaliens progressent sur plus de 30 mètres, ce qui coûtera un carton jaune au jeune Romain Trouilloud. Grenoble souffre mais la défense se montre intraitable et n’encaisse aucun point pendant l’infériorité numérique. C’est, au contraire, Aurillac qui se met à la faute en fin de première mi-temps, ce qui permet à Corentin Glénat de marquer trois nouveaux points : 10-5 à la pause. Rien n’est fait.

Durant la deuxième mi-temps, Grenoble jouera avec beaucoup de maîtrise, commentera moins de maladresses et finira par venir à bout d’Aurillac. Dès le début du second acte, Grenoble investit le camp des Cantalous. Le jeu est plus posé. Les joueurs sont plus patients, plus pragmatiques. A la suite d’une pénaltouche, Grenoble ne choisit pas l’option du maul porté, mais combine autrement pour avancer dans le camp de son adversaire, il s’ensuit un pilonnage des avants grenoblois dans les 5 mètres, puis, le ballon finit par ressortir après avoir fixé suffisamment de défenseurs et créer l’intervalle en bout de ligne. Au pied des poteaux, Tim Nagusa, très en vue dans le match, joue le rôle de demi de mêlée, envoie le ballon vers Jean-Chales Orioli, qui, plutôt de tenter un passage en force, prolonge pour Tupuola, qui en fait de même pour son demi-d ’ouverture, Corentin Glénat. Corentin, sent le bon coup, fixe deux défenseurs et assure une superbe passe pour son capitaine, Steeve Blanc-Mappaz, qui se retrouve seul en bout de ligne. Il ne reste plus qu’à franchir et à aplatir dans l’en-but. Quel beau mouvement ! 17-5 avant l’heure de jeu. Le match bascule clairement à l’avantage de Grenoble qui a pris le dessus sur Aurillac. Le staff grenoblois en profite pour faire tourner et fait rentrer une partie des hommes frais.

À dix minutes de la fin, à la suite d’une très belle conquête en touche, les avants grenoblois repoussent brillement leurs homologues, s’engouffrent avec puissance dans la défense aurillacoise. Leva Fifita avance sur une dizaine de mètres, s’écroule à quelques encablures de la ligne d’en-but. Son compère Halaifonua, qui a bien suivi, ramasse le ballon, parcourt les derniers mètres qu’il reste avant l’en-but, puis allonge son bras pour déposer le ballon sur la ligne. Troisième essai grenoblois ! Le match est plié, il ne sera pas nécessaire d’attendre le money time pour que Grenoble emporte le match. Dorénavant, c’est chose faite. Il ne manque plus que le point du bonus offensif pour bonifier la victoire. Il n’en sera rien, malheureusement. Et, pourtant, sur le dernier lancement de jeu, Ange Capuozzo hérite d’un très bon ballon. Se joue alors un deux contre deux et encore une soixantaine de mètres à parcourir. Ange prolonge au pied, alors qu’il avait son ailier bien seul dans le couloir des  5 m, qui ne demandait pas mieux que de prolonger l’action à la main, et qui sait, avait peut-être la possibilité d’aller dans l’en-but. La fatigue en fin de match explique, sans doute, ce manque de clairvoyance.

Beaucoup de choses positives dans ce match malgré un début poussif.

Une bonne conquête : une pénalité en mêlée, une bonne touche, et surtout une bonne défense contre l’alignement d’Aurillac, sauf sur un porté. L’attaque a été maladroite en première mi-temps, beaucoup plus inspirée en deuxième mi-temps. Il manque, incontestablement le bonus, même si, on peut, déjà, se réjouir de la victoire à 4 points.

Au classement, le FCG est toujours septième, à cinq points du sixième Nevers, qui a fait une belle remontée contre Vannes, en terre bretonne et à six points de Colomiers. Prochain match à Biarritz, défait à Carcassonne. Cela sera très compliqué. Est-ce que Grenoble sera capable de rendre la monnaie de la pièce aux Biarrots qui étaient venus s’imposer à Isère fin décembre ? Réponse le week-end prochain.

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