Pro D2/ Grenoble: Un voyage à vide en Pays basque

Pour ce match contre Biarritz, le staff grenoblois était confronté à un sérieux dilemme concernant la composition de l’équipe qui allait faire le long voyage pour atteindre la côte basque : faire reposer les joueurs les plus en vus depuis la bonne série de victoires ou faire tourner son effectif en vue de la prochaine réception capitale contre Colomiers ? En raison d’un huitième match consécutif, puisque les joueurs n’ont pas bénéficié du repos début février pour cause de match reporté contre Aix, le staff a décidé de faire logiquement souffler les cadres. Il est clair qu’il est illusoire de vouloir terminer une saison avec les mêmes joueurs voire cela est même très dangereux. Ainsi, des joueurs beaucoup moins utilisés depuis 2021 étaient alignés à Aguilera, comme Théo Nanette, Lilian Rossi ou des joueurs revenant de blessure comme Alaska Taufa, Jonathan Bousquet, Lucas Dupont ou encore Déon Fourie revenant d’une suspension. À cette liste, il faut y ajouter un tout nouveau jeune joueur issu de la formation grenoblois, Feibyan Tukino, fils d’un ex-joueur, le Tongien Kietaka Talasinga, dit Tukino, qui lui, était aligné sur le banc.

Depuis les bons résultats des dernières semaines, notamment la récente victoire à Nevers, Grenoble, septième au classement, est dans la situation du chasseur de la sixième place qualificative pour les phases finales. Trois clubs peuvent légitiment prétendre à cette place : Nevers, Colomiers, Grenoble. Les Nivernais et les Columérins ont respectivement cinq et six points d’avance sur Grenoble. Quant à Biarritz, le club basque est solidement installé à la troisième place avec une confortable avance de seize points sur les Isérois avant la rencontre. Dans un pareil contexte peu favorable à Grenoble, l’objectif des hommes de Stéphane Glas est de garder le bon état d’esprit, de relancer les joueurs revenant de blessure, de produire de bonnes séquences afin d’entretenir le jeu collectif qui semble se mettre en place depuis quelques semaines. De là à envisager une victoire à Biarritz serait un peu osé, d’autant plus que les Biarrots doivent se racheter de leur non match à Carcassonne le week-end dernier, mais une contre-performance du favori est toujours possible.

Après vingt minutes de jeu, force est de constater que tout roule pour les Biarrots tellement les Isérois sont dépassés par les Basques qui mènent logiquement 11 à 0. Il n’y a pour ainsi dire qu’une seule équipe sur le terrain à savoir Biarritz. Grenoble manque totalement de repères en défense. Pour preuve, deux franchissements dans les dix premières minutes du pilier droit basque Millar qui perce facilement le premier rideau défensif grenoblois. Trop de fautes de la part de Grenoble dans les premiers minutes qui touchent tous les secteurs de jeu sauf la conquête en touche ou en mêlée : la défense, l’indiscipline, les fautes de main, les mauvais dégagements au pied, la fébrilité de la charnière. Il faudra attendre 24 minutes de jeu pour voir Grenoble récolter la première pénalité et faire autre chose que de défendre. À partir de ce moment, les Isérois semblent se reprendre et commencent à venir jouer dans le camp des Biarrots. À la suite d’une pénaltouche à la demi-heure de jeu, un très beau mouvent est parfaitement orchestré et sera conclu en bout de ligne par Karim Qadiri, qui signe son quatrième essai de la saison. 11 à 7. Grenoble revient dans le match qui n’est plus dominé par les Basques, même si ces derniers ajoutent trois points avant la mi-temps : 14-7.

Durant la deuxième mi-temps, le début ressemble aux premières minutes du match avec un nouvel essai encaissé bien trop facilement par un ailier basque qui se déjoue d’une défense très peu dans le coup. Puis, Grenoble revient dans la partie, met à mal Biarritz, qui commet de nombreuses fautes, et recolle au score 19 à 13. Le jeu s’équilibre. Tout peut basculer d’un côté comme de l’autre. On sent que Grenoble peut refaire le même coup qu’à Nevers. Mais, voilà, l’indiscipline grenobloise annule les bonnes intentions, et, heureusement que les buteurs basques se montrent bien maladroits, loupant treize points.

Mais, comme depuis le début de l’année, les Grenoblois ne lâchent rien, ils s’accrochent et se montrent toujours dangereux dans le money time malgré les neuf points de retard : 22-13. Les rouge et bleu tiennent le ballon sous l’impulsion d’un Déon Fourie royal qui met son équipe dans l’avancée et obtiennent une bonne pénalité à 40 m en face des perches. Que faire ? Tenter les trois points ou aller en pénaltouche pour tenter de mettre un essai ?  Jonathan Bousquet, auteur d’un 100 % depuis le début de rencontre, tente les trois points à la demande de son staff (il me semble). Hélas, il échoue. Bis repetita deux minutes après. Après coup, beaucoup estiment qu’il aurait fallu tenter les pénaltouches. Eternel problème d’une décision à prendre en fin de match. Le manque de réussite est à l’image de ce qu’il s’est passé durant toute la rencontre au cours de laquelle Grenoble a alterné le bon et le moins bon. Au final, Grenoble n’a pas réussi à ramener un point de bonus défensif de son déplacement, qui était à sa portée. Un voyage à vide, en somme.

Au classement, Grenoble reste septième et toujours à cinq points des Nivernais, de nouveau défaits sur leur pelouse du Pré Fleuri, par des Columérins, très à l’aise à l’extérieur. Justement, les Haut -Garonnais seront au Stade des Alpes dimanche prochain pour une rencontre qui aura valeur d’un très sérieux test pour les Dauphinois.

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