ProD2-Finale, Mathieu CIDRE (Vannes) : « Il va y avoir un gros combat et un gros bras de fer. »

En se qualifiant pour la finale de Prod2 aux dépens de Béziers la semaine dernière, le RC Vannes a non seulement brisé son « plafond de verre » et s’est aussi offert la possibilité de marquer l’histoire du club et de tout un territoire. A moins de 48h de la finale, on fait le point avec l’entraîneur des avants Mathieu CIDRE.

Avant ce match qu’on peut qualifier d’historique pour le RCV, quel est l’état d’esprit des troupes Vannetaises ?

« Cette demie gagnée la semaine passée a un peu brisé le plafond de verre. Après trois demi-finales perdues pour le club de Vannes on a franchi une étape. Maintenant on n’est pas rassasié, il y a encore un match à fort enjeu à disputer et au-delà, avant de parler d’une montée en Top14, il y a un titre de champion de France a aller chercher. L’état d’esprit est ambitieux tout en restant humble et en préparant le match de la meilleure des façons car l’adversaire que nous allons rencontrer nous a battu deux fois en phase régulière. »

Dans un tel contexte, comment avez-vous préparé cette rencontre particulière.

« L’idée c’est de préparer la semaine comme une semaine ordinaire sans rien changer si ce n’est que nous disposons d’un jour de plus pour préparer le match puisqu’on joue samedi. On a essayé de ne pas donner trop d’informations supplémentaires ou complémentaires pour éviter de rajouter du stress et de la pression. Les repères quotidiens n’ont pas changé.

Sur quelles certitudes, après une saison complète, le RCV peut-il raisonnablement s’appuyer ?

Nos certitudes c’est avant tout le collectif. Vannes se caractérise par sa force collective, qu’elle soit défensive ou offensive. On dispose de la meilleure défense du championnat, on est la deuxième équipe qui a marqué le plus d’essais, derrière Grenoble mais qui a joué une rencontre de plus que nous cette saison (Ndlr, le barrage face à Dax). Mais j’y reviens, notre force se traduit avant tout par le collectif. Seul on n’est rien !

Les grenoblois sont sur une dynamique assez impressionnante, que redoutez-vous chez eux ?

Grenoble c’est une équipe qui s’est construite au fur et à mesure de la saison. Ils ont eu un parcours semé d’embûches, et ils se sont forgés un gros état d’esprit dans ce contexte. Quand ils viennent gagner chez nous ils savait qu’ils allaient mettre un pied dans le top6 et ils n’en sont pas ressortis. C’est une équipe très complète, dynamique, agréable à voir jouer. Elle s’appuie sur des joueurs d’expérience au sein de chaque ligne entourés par de la jeunesse. Grenoble pratique un rugby total, avec un 10 qui est un métronome, des gros porteurs de balle, JAVAKHIA et MUARUA, un capitaine emblématique Steve BLANC-MAPPAZ. Cette équipe peut aussi s’appuyer sur l’expérience de la finale de l’an passé. On se méfie de la dynamique et de l’élan collectif de Grenoble. L’idée c’est donc de ne pas leur donner de ballons faciles à jouer ou à exploiter. »

Faut-il s’attendre à un match fermé pour cette finale ?

« Forcément, la défense sera fondamentale. Mais la philosophie n’est pas de fermer le jeu, bien au contraire. Nous comme Grenoble nous lançons le jeu à partir de la touche, nous aimons diversifier les types de lancement, se nourrir de ballons de turn-over … Dans la volonté et l’état d’esprit ce sont deux équipes qui se ressemblent. Il va donc y avoir un gros combat et un gros bras de fer. »

Petit clin d’œil, sur le banc, côté Grenoblois il y a un certain Nicolas NADAU et vous avez un passé commun tous les deux.

« Avec Nicolas nous avons été champion de France ensemble de Fédérale 1 avec Carcassonne. Ensuite, il m’a entraîné puis nous avons entraîné ensemble. Même si j’ai commencé avec Alex JAFFRES pour finir une saison avec Carcassonne, j’ai réellement débuté avec Nicolas. Je connais vraiment ses qualité et je ne suis pas surpris que le FCG pratique un tel rugby. »

Propos recueillis par Patrick FASSINA