Pour ce choc des prétendants à la remontée, le Perpignan-Grenoble va attirer tous les regards des spécialistes de l’ovalie, ce qui donnera beaucoup d’enseignements sur les capacités réelles des deux prétendants à l’étage supérieur. Il y a deux ans, à une dizaine de jours près, les deux clubs s’affrontaient déjà lors de la douzième journée dans une configuration analogue à celle de ce dimanche 24 novembre. À l’époque, Grenoble était leader avec 40 points au compteur et les Catalans, seulement cinquième avec 31 unités. L’Usap était alors sous pression et dans l’obligation de vaincre pour se rapprocher des deux premières places. Quant aux Grenoblois, tout surpris de se retrouver en aussi bonne posture, ils n’étaient pas dans l’obligation de s’imposer, seulement de montrer qu’ils n’étaient pas là par hasard avec son équipe constituée pour moitié d’une jeunesse dorée issue de son centre de formation. Malgré un match sérieux et beaucoup d’engagement de la part des Isérois, les Catalans, orchestrés par un Enzo Selponi, tout feu tout flamme, leur avaient donné la leçon, s’imposant sur un score sans appel de 42-23. Dépassés dans l’intensité, en conquête et par la vitesse de jeu, les Grenoblois n’étaient pas en mesure de rivaliser face à une équipe plus mature, plus solide devant, au jeu quasiment du niveau de Top 14, ce qui les conduira, quelques mois plus tard, à conquérir le titre avec la remontée en prime. Deux ans après, pour ce duel entre deux clubs qui ont connu la même mésaventure en Top 14, la question pour Grenoble sera de savoir si l’équipe a réussi à rattraper son retard. Est-ce que Grenoble est mieux armé, aujourd’hui, contre Perpignan qu’il y a deux ans voire même que l’année passée en Top 14 ? Lors de la saison dernière, chaque équipe avait dominé l’autre à la maison. Grenoble, vainqueur 31 à 22, en septembre 2018, avait manqué totalement de lucidité (défaite 22 à 16) au match retour en mars 2019, offrant aux Catalans, leur seule victoire de la saison à Aimé Giral.
À l’heure actuelle, les deux équipes sont affûtées. Leurrugby, bien qu’encore perfectible, est dessus des autres équipes de ProD2, àl’exception d’Oyonnax, qui a repris la place de leader aux Grenoblois jeudisoir, après leur victoire logique à Soyaux-Angoulême, soit la sixième de rang !
Après leur victoire bonifiée du week-end dernier contre Montauban qui avait remanié son effectif, Stéphane Glas n’était totalement satisfait : « On prend 5 points ; c’est une bonne opération, mais au-delà des points , c’est le visage que l’on a montré sur le terrain , et pour l’instant, sur ce bloc-là ,je ne suis pas totalement satisfait de ce que l’on fait pour différentes raisons à chaque fois, donc on aura un vrai test sur ce bloc à Perpignan parce que les Perpignanais ne peuvent pas se permettre de perdre contre nous, parce que cela voudrait dire qu’au classement, ils lâchent beaucoup de points. […] Perpignan, ils feront leur match, ils seront chez eux, ils ne vont pas passer à côté d’un match comme celui-ci. On sait à quel niveau sera Perpignan. Avec notre niveau d’aujourd’hui, cela ne suffira pas, je sais aussi à quel niveau peuvent jouer les garçons, donc, à nous d’être à notre meilleur niveau. » Stéphane Glas en appelle clairement à la responsabilité de ses joueurs. Ils devront hausser leur niveau de jeu s’ils veulent exister et contrecarrer les plans de l’Usap.
Le décor est planté. Les deux staffs ont sorti deux compositions avec quasiment leurs meilleurs éléments. Cela promet une sérieuse explication sur le terrain, en espérant que le match sera joué dans un bon état d’esprit. Qui sortira vainqueur de cette bataille pour la suprématie des prétendants ?
Protin Frédéric
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