Tout joueur professionnel présentant des signes manifestes de commotion pendant un match doit passer un certain protocole, en trois étapes, selon les dernières dispositions mises en place par World Rugby, l’instance dirigeante du rugby mondial, et entrées en vigueur au 1er juillet 2022.
Tout d’abord, comment reconnaître une commotion, c’est-à-dire une blessure au cerveau ?
Un joueur doit immédiatement être sorti du terrain s’il présente l’un des signes ou symptômes suivants: convulsions, perte de connaissance, troubles de l’équilibre ou mauvaise coordination, confusion, désorientation, regard dans le vide, modification du comportement, etc…
Un joueur allongé, qui met du temps à se relever ou se tient la tête, ou qui dit ressentir des maux de tête, des nausées, des problèmes de vue ou une sensibilité anormale à la lumière ou au bruit, peut également avoir été commotionné.
Une fois sorti du terrain, le joueur doit être soumis au protocole HIA (« head injury assessment », évaluation de blessure à la tête), « visant à contribuer à l’identification, au diagnostic et à la prise en charge des impacts à la tête avec risque de commotion cérébrale », qui se déroule en trois étapes.
Lors de la première (HIA1), le joueur sorti est soumis à un examen hors du terrain d’une durée de douze minutes, qui comprend notamment une analyse vidéo de l’action dans laquelle il a été impliqué ainsi que d’un examen clinique réalisé soit par le médecin de son club, soit par un indépendant.
Il va lui être demandé notamment de « réciter par trois fois une liste aléatoire de dix mots, de réaliser deux tests d’équilibre, de répondre à quelques questions sur le match en cours et ses symptômes ou de dire à l’envers plusieurs chiffres », précise le docteur Emmanuel Reboursière, superviseur médical du Mondial-2023.
Ces données sont comparées à une base existante sur chaque joueur, comprenant notamment « l’historique de ses commotions », ajoute-t-il, permettant au médecin d’établir une évaluation, et donc de décider si le joueur peut être autorisé à revenir sur le terrain ou pas.
La deuxième étape, ou HIA2, consiste en un examen médical précoce trois heures après la fin du match, même si le HIA1 s’est révélé négatif, afin de déterminer l’évolution clinique du joueur.
Enfin, la dernière (HIA3) est réalisée après deux nuits de repos (36 à 48 heures après l’impact à la tête) afin de détecter les cas de « commotion à expression retardée ».
Un joueur commotionné doit, quoi qu’il en soit, attendre douze jours avant de revenir sur les terrains.
© 2023 AFP
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