A quatorze jours de l’ouverture de la Coupe du monde en France, les Sud-Africains, champions du monde en titre, ont infligé vendredi soir à Londres la pire défaite de leur histoire aux Néo-Zélandais (35-7), qui ont également perdu leur deuxième ligne Scott Barrett, exclu.
Les All Blacks, qui n’avaient jamais perdu par plus de 21 points d’écart, affronteront la France le 8 septembre en ouverture du Mondial-2023. Barrett, qui a reçu un carton rouge pour un coup d’épaule sur un déblayage dans un ruck après avoir écopé d’un jaune à la 17e, pourrait être suspendu pour ce match.
Les médias néo-zélandais n’ont pas été tendres avec leur sélection: le match a été un « désastre », un « carnage » avec une équipe « peu disciplinée » qui a fait « des erreurs idiotes ».
Le carton rouge infligé à Barrett « ressemble plus à un symptôme qu’à une cause de leurs problèmes », a estimé le quotidien Herald.
Ultime test avant la Coupe du monde en France (8 septembre – 28 octobre), cette rencontre intense et très engagée, sorte de finale avant l’heure et qui pourrait être l’un des quarts de la Coupe du monde, a tenu toutes ses promesses.
Les Sud-Africains, plus que jamais candidats à leur propre succession, seront opposés à l’Ecosse lors de leur première rencontre du Mondial, un des sommets de la poule B, le 10 septembre à Marseille.
Avant la rencontre de ce soir à Twickenham, l’Afrique du Sud restait sur une écrasante victoire contre le Pays de Galles (52-16) le week-end dernier, tandis que le précédent match des All Blacks remontait au 5 août, et une courte victoire sur l’Australie (23-20).
Les hommes en noir manquaient-ils de rythme? Etaient-ils moins motivés que les Springboks, remontés comme des pendules depuis la dernière confrontation entre les deux nations, qui s’était soldée par une nette défaite sud-africaine (35-20) en juillet, lors du Rugby Championship?
– Roigard sauve l’honneur –
Les All Blacks, qui avaient aligné à Londres leur équipe-type, ont pris l’eau dans tous les secteurs de jeu: en mêlée, en touche, en attaque, en conquête…
Les champions du monde sud-africains, parmi lesquels le jeune centre Canan Moodie a brillé, ont survolé la rencontre de la tête et des épaules dès la première période, campant dans la moitié de terrain de leurs adversaires et les poussant à la faute. Les Néo-Zélandais ont notamment été coupables de sept fautes en dix-sept minutes.
Après un premier carton jaune de Scott Barrett, et un deuxième du capitaine Sam Cane (16e), les All Blacks, à 13 contre 15, ont logiquement subi, sans leur jeu flamboyant.
Les Sud-Africains en ont évidemment profité pour marquer, par leur charismatique capitaine Siya Kolisi, revenu de blessure à temps pour disputer le Mondial (7-0, 18e), puis par leur ailier et jeune promesse Kurt-Lee Arendse, après une interception (14-0, 34e).
Pendant ce temps, les Néo-Zélandais ont semblé totalement dépassés, accumulant les malchances ou les erreurs: leur demi d’ouverture Richie Mo’unga a raté une pénalité pourtant facile et un essai de Will Jordan a été refusé pour un en-avant juste avant la pause.
Au retour des vestiaires, la domination sud-africaine s’est faite encore plus forte, avec un troisième essai du talonneur Malcolm Marx (21-0, 42e), un quatrième de son remplaçant Bongi Mbonambi (28-0, 59e) puis un dernier essai du troisième ligne Kwagga Smith (35-0, 67e).
Pour sauver l’honneur, le jeune demi de mêlée remplaçant Cameron Roigard a inscrit le seul essai néo-zélandais en fin de rencontre (35-7, 71e).
© 2023 AFP
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