Les Bleus comme chez eux à Toulouse

Toulouse, 19 nov 2022 (AFP) – Les Bleus ne seront pas trop dépaysés contre le Japon dimanche (14h00) à Toulouse, la capitale du rugby français, où évolue à l’année une grosse partie de l’équipe de France, un atout précieux pour elle en matière de « cohésion ».

Avant de dévoiler vendredi sa composition pour le dernier test d’automne, Fabien Galthié, ancien joueur de Colomiers dans la banlieue toulousaine, a ouvert, solennel, une longue parenthèse sur sa région d’origine et sa « culture rugby ».

« Ce n’est pas par hasard que nous allons jouer ce match à Toulouse », a-t-il dit. « C’est pour rendre visite à nos familles, à nos éducateurs, à nos supporters. C’est un déplacement qui nous tient très, très à coeur ».

Parmi ses quinze titulaires du week-end, annoncés au bout de sa digression, le sélectionneur a retenu quatre joueurs du Stade toulousain (Julien Marchand, Anthony Jelonch, Romain Ntamack, Thomas Ramos).

Soit trois de moins que pour les deux premiers matches de novembre contre l’Australie et l’Afrique du Sud à la suite des blessures de Cyril Baille et Thibaud Flament et de la suspension d’Antoine Dupont.

Le contingent toulousain, auquel il faut ajouter le talonneur Peato Mauvaka et l’ailier Matthis Lebel chez les remplaçants, aurait même pu être encore plus large sans les absences cet automne du flanker François Cros et de l’arrière Melvyn Jaminet.

– « Guerre du temps » –

Avoir autant de joueurs d’un même club au sein de la sélection est-il un avantage ?

« C’est très important pour une équipe d’avoir un noyau dur de personnes qui se connaissent bien », répond à l’AFP l’ancien troisième ligne international de Toulouse Yannick Nyanga. « C’est la guerre du temps en équipe de France, il faut trouver de la cohésion rapidement ».

A son époque déjà le Stade toulousain, baromètre du rugby tricolore, était un gros pourvoyeur des Bleus. Dix de ses joueurs étaient même sur la feuille de match pour la correction infligée à la Namibie (87-10) lors du Mondial-2007, au Stadium.

« Les Toulousains étaient presque tous les uns à côté des autres pendant les hymnes, dans un stade en fusion. Jouer à la maison avec autant de Toulousains, c’était exceptionnel », témoigne Nyanga, dont les souvenirs du reste de la rencontre sont plus diffus après avoir subi un K.-O.

« Au moment où je me suis réveillé, j’ai vu Coupe du monde 2007 – Toulouse et je me suis demandé ce que je faisais là », poursuit-il. « Le fait d’avoir des visages familiers autour était rassurant ».

– Le Stade, « porte-drapeau » –

Avoir autant de joueurs d’un même club au sein de la sélection peut-il aussi être un inconvénient ?

« On a affaire à des joueurs très intelligents, humainement hyper respectueux et ouverts », répond encore l’actuel directeur sportif du Racing 92. « On n’enchaîne pas douze victoires d’affilée en restant entre soi, en étant dans un clan ».

D’autant qu’autour de la « colonne vertébrale » (postes 2-9-10-15) toulousaine du XV de France se greffent de nombreux joueurs originaires du Gers voisin (Grégory Alldritt), formés dans le coin (Yoram Moefana, Sipili Falatea) ou passés sous le maillot rouge et noir (Gaël Fickou, Bastien Chalureau, Florian Verhaeghe).

« Ce n’est pas uniquement le Stade toulousain », rappelle Galthié, qui voit plutôt le club le plus titré de France et d’Europe comme le « porte-drapeau » de la culture rugbystique du Sud-Ouest, une région que beaucoup de ses joueurs retrouveront avec plaisir dimanche.

« A nous d’être performants ce week-end pour rendre au public toulousain ce qu’il nous donne tout au long de l’année », annonce Ramos.

Sa parfaite connaissance de la Ville rose pourrait-elle servir pour la troisième mi-temps en cas de victoire ?

« Certains sont plus à l’aise que moi pour ces choses-là », répond le natif du Tarn, formé à Toulouse, sans vouloir donner de noms. « Ils se reconnaîtront. Notamment dans le staff ».

© 2022 AFP

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