L’Afrique du Sud repart avec Rassie Erasmus: l’actuel directeur du rugby va reprendre ses fonctions de sélectionneur des Springboks, sacrés au Mondial-2023, quatre ans après les avoir laissées à son acolyte Jacques Nienaber.
« Je peux confirmer que Rassie Erasmus combinera ses fonctions de directeur du rugby et de sélectionneur des Springboks », a déclaré un haut responsable de SA Rugby à l’AFP, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat.
L’homme fort du rugby sud-africain, qui fête ses 51 ans ce dimanche, a été gâté pour son anniversaire, se voyant offrir pour la deuxième fois de sa vie les rênes des désormais quadruples champions du monde.
En effectuant ce choix, dans les tuyaux depuis plusieurs jours, SA Rugby privilégie la stabilité pour prendre la suite de Nienaber.
L’ancien adjoint d’Erasmus, en charge de la défense de ses équipes des Stormers, de la Western Province (2008-2014) et du Munster (2016-2017), a annoncé il y a plusieurs mois prendre la tête de la franchise irlandaise du Leinster à l’issue du Mondial français.
Rassie Erasmus avait lui conservé un rôle central dans le staff des Boks. Même s’il avait laissé la place de sélectionneur à Nienaber, l’ancien troisième ligne a continué à avoir un poids important dans le choix des hommes et des systèmes de jeu.
– Coups tactiques –
Il est resté sous les projecteurs grâce à ses qualités de technicien et quelques sorties acerbes à l’encontre des arbitres. L’une d’elles lui avait d’ailleurs valu une suspension en 2021 lorsqu’il avait critiqué l’Anglais Wayne Barnes, dont la famille avait l’objet d’insultes sur les réseaux sociaux.
Mais au-delà de ces frasques, les innovations et coups tactiques dont il a été l’auteur, au côté de Nienaber, lors du Mondial-2023 ont une fois de plus montré sa domination sur le rugby mondial.
Les Springboks ont par exemple aligné plusieurs fois un banc avec sept avants lors de la Coupe du monde, avant de surprendre toute le monde, et surtout les favoris français, avec seulement cinq « gros » parmi les remplaçants lors du quart de finale remporté contre les Bleus (29-28).
En 2018, il avait remis sur les rails une sélection en difficulté lors de son arrivée sur le banc des Boks, un an et demi avant de conquérir un troisième titre mondial au Japon.
Quatre ans plus tard, il était sur la pelouse du Stade de France à l’issue de la quatrième finale remportée, face aux All Blacks, pour féliciter ses grognards De Klerk, Kolisi et autres Etzebeth.
Il aura désormais à gérer la potentielle fin de cycle d’une génération vieillissante et double championne du monde (2019 et 2023), en vue du Mondial-2027 en Australie, alors que de nombreux cadres des Springboks ont dépassé les 30 ans.
Pour ce faire, Johan C. Erasmus de son nom complet, songerait à intégrer le rude troisième ligne Duane Vermeulen à son staff, selon les médias sud-africains.
Il pourrait aussi continuer à bénéficier de son propre travail, initié il y a maintenant dix ans alors qu’il a contribué à lancer en 2013 le programme Elite Player Development (EPD) visant à détecter et à accompagner les talents émergents, issus des milieux défavorisés, dans un pays où les fractures liées à l’Apartheid sont encore visibles.
Siya Kolisi, premier capitaine noir de l’histoire des Springboks, et qui a soulevé les deux trophées Webb-Ellis décrochés en 2019 et 2023 par les Sud-Africains, est issu de ce programme.
Il aura 36 ans en 2027, quand Erasmus visera une cinquième couronne mondiale pour les Boks. La troisième pour « Rassie ».
© 2023 AFP
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