Will Skelton, l’indispensable géant de l’Australie

Oublié par l’Australie pendant quatre ans, le colosse Will Skelton a su se rendre indispensable en Europe, au point d’être nommé capitaine des Wallabies pour la Coupe du monde en France, où il s’est installé il y a trois ans.

Des Saracens à La Rochelle, le deuxième ligne géant est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs N.5 du monde.

Et pour cause, avec ses mensurations gargantuesques (2,03 m et 145 kg), Skelton ne risque pas de passer inaperçu.

Sur le terrain, le Rochelais sait justement faire parler ses qualités: depuis qu’il a débarqué en Europe en 2016, Skelton a remporté deux championnats d’Angleterre (2018, 2019) et trois Champions Cup (2019, 2022, 2023). Et atteint deux finales du Top 14 (2021, 2023).

Avec un tel pedigree, il n’est donc pas vraiment étonnant que le joueur de La Rochelle ait été désigné capitaine de l’Australie, largement remaniée, pour ce Mondial quasiment à domicile pour lui.

« Mon travail consiste à changer le visage de l’équipe et Will est la bonne personne pour cela », a assuré le sélectionneur Eddie Jones au moment de justifier son choix.

« Il a beaucoup d’expérience avec des équipes qui ont brillé en Europe. Il apporte cette culture de la victoire au groupe », a ajouté l’ancien boss de l’Angleterre.

Débarqué au chevet de Wallabies mal en point, une des premières décisions de Jones a été de se débarrasser des expérimentés Quade Cooper et Michael Hooper pour promouvoir Skelton.

– Refus –

Un choix pas forcément évident pour le deuxième ligne, qui a d’abord refusé de succéder, dans le rôle du capitaine, à des joueurs tels que Nick Farr-Jones, John Eales, George Gregan ou Stirling Mortlock… avant de céder.

« Représenter ce pays et enfiler le maillot est une chose. Mais être nommé capitaine par Eddie (Jones, NDLR) est quelque chose que je n’oublierai jamais. Cela me donne beaucoup de responsabilités et un peu plus de pression », a assuré l’intéressé.

« Il s’agit simplement d’être moi-même, de mener l »équipe de la meilleure manière possible, à travers ma façon de jouer », a-t-il poursuivi.

En Australie, ce choix fait encore parler. Mais pour l’ouvreur de Toulon Noah Lolesio, il n’y a pas de doute: Skelton a tout ce qu’il faut pour réussir, et emmener les siens lors du Mondial où ils affronteront le pays de Galles, les Fidji, la Géorgie et le Portugal en phase de poules.

« Will est un homme formidable, un gars vraiment bien », estime le N.10 australien auprès de l’AFP.

« Avec cette nouvelle équipe, je ne pouvais pas imaginer un meilleur capitaine que Will. Il fera un excellent travail, c’est un grand homme, un grand joueur de rugby, très humble et très responsable. C’est aussi génial, en tant que Polynésien, de voir un autre frère polynésien comme capitaine de l’Australie », a-t-il encore expliqué.

Même son de cloche du côté de Uini Atonio, le pilier du XV de France et de La Rochelle: « C’est un gros nounours ! Il ne fait mal à personne en dehors du terrain. Il ne fait que des blagues. C’est un très bon mec », décrit Atonio.

« Ça fait du bien de jouer derrière lui, on a l’impression que le rugby est plus facile pour certaines personnes », a un jour raconté l’arrière Brice Dulin tandis que le troisième ligne Grégory Alldritt vante « sa puissance, son état d’esprit irréprochable, son expérience, sa vision du rugby… »

Prochains adversaires des Wallabies, les Bleus, qui comptent sept Rochelais dans leurs rangs, sont prévenus.

© 2023 AFP

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