Scott Robertson, le futur homme fort des All Blacks

Le futur homme fort des All Blacks Scott Robertson, bête médiatique, aura pour mission de redonner tout son lustre à une équipe qui en avait beaucoup perdu avant de se relever pendant la Coupe du monde, laissée d’un rien aux Springboks (12-11) samedi.

On ne saura jamais si le sélectionneur néo-zélandais sortant Ian Foster aurait esquissé en cas de victoire au Stade de France quelques mouvements de breakdance, comme Robertson en a pris l’habitude à chaque sacre de ses Crusaders.

C’est arrivé pas mal de fois ces dernières années puisque la franchise basée à Christchurch règne sans partage depuis 2017 sur le Super Rugby.

Son palmarès dans le championnat majeur de l’hémisphère Sud confère à l’ancien troisième ligne international (23 sélections entre 1998 et 2002) une certaine légitimité avant de démarrer le job le plus exposé du monde du rugby.

Passé tout près du licenciement l’an dernier après une série de six défaites en huit matches indigne du statut et du niveau d’exigence des All Blacks, Foster peut en témoigner.

La Fédération néo-zélandaise l’a finalement laissé en place jusqu’au Mondial, mais elle n’a pas perdu de temps pour lui trouver un remplaçant, Robertson, dont l’ombre planait au-dessus de lui depuis le début de son mandat.

Nommé dans la continuité de Steve Hansen, dont il avait été longtemps adjoint, l’austère Foster (58 ans) souffre de la comparaison médiatiquement avec celui qui est amené à lui succéder dans les prochains mois.

– Rasoir –

Plus jeune (49 ans), plus charismatique avec son allure de surfeur, « Razor » (rasoir) — un surnom hérité de sa capacité à « découper » ses adversaires au plaquage — va devenir la nouvelle vitrine, souriante, d’une des marques sportives les plus identifiées au monde.

« C’est un bon gars, avec un super état d’esprit. Quelqu’un de joyeux, sympa et abordable », confirme à l’AFP Grégory Le Corvec, qui a côtoyé Robertson à Perpignan entre 2003 et 2006.

« C’était une des premières stars internationales à arriver dans le championnat français », se souvient l’ancien troisième ligne de l’Usap. « Il a l’air proche de ses joueurs. Ca change des standards du rugby où les entraîneurs sont souvent effacés. Il est à la page de la nouvelle génération ».

Le nouveau sélectionneur s’appuiera sur un staff estampillé Super Rugby avec les arrivées des anciens entraîneurs des Hurricanes Jason Holland et des Blues Leon MacDonald pour superviser l’attaque, et de son ancien adjoint chez les Crusaders Scott Hansen pour la défense.

– De nombreux départs –

Il devra composer avec une Fédération en proie à des difficultés financières et les départs de plusieurs cadres vers les lucratifs championnats japonais (Ardie Savea, Richie Mo’unga, Brodie Retallick, Beauden Barrett, Aaron Smith, Shannon Frizell) ou français (Sam Whitelock, Nepo Laulala, Leicester Fainga’anuku) pour des durées plus ou moins longues.

Entre le prometteur demi de mêlée Cam Roigard, comparé à Antoine Dupont, l’ailier Mark Telea, le pilier Tamaiti Williams ou l’arrière Macca Springer, attraction du dernier championnat du monde des moins de 20 ans, Robertson dispose tout de même d’un vivier intéressant pour le cycle à venir.

Il a l’avantage de déjà bien connaître les joueurs des Crusaders, comme le talonneur Codie Taylor, le deuxième ligne Scott Barrett ou l’ailier Will Jordan, mais son manque d’expérience au niveau international, malgré un titre de champion du monde U20 en 2015 avec les Baby Blacks, peut interroger.

Le rugby néo-zélandais est tellement structuré de la base au sommet de la pyramide qu’il ne faudra pas s’attendre à une révolution en terme de jeu. Les résultats devront en tout cas vite suivre pour le nouveau boss des Blacks: sa passion pour le surf et le breakdance ne lui assureront pas forcément quatre années d’immunité médiatique.

© 2023 AFP

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