Twickenham (Royaume-Uni), 29 avr 2023 (AFP) – L’Angleterre, vice-championne du monde, a remporté samedi à Londres son cinquième Grand Chelem d’affilée, asseyant encore plus sa domination sur le Tournoi des six nations féminin, en battant 38 à 33 la France, malgré une belle remontée des Bleues en deuxième période.
Menées 33-0 à la mi-temps devant une affluence record de 58.498 spectateurs à Twickenham, les coéquipières d’Audrey Forlani, qui terminent la compétition à la deuxième place comme l’an dernier, ont fait preuve de caractère en marquant cinq essais après la pause.
Méconnaissables pendant la première période, pénalisées par les cartons jaunes coup sur coup de leur demie d’ouverture Jessy Trémoulière, qui faisait ses adieux à sa carrière internationale après 78 sélections en Bleu, puis de leur pilier Rose Bernadou, les Françaises ont subi, encaissant cinq essais.
– Trop tard –
Mais au retour des vestiaires, elles ont montré un tout autre visage, se lâchant enfin, pour enchaîner les actions déterminantes et même à croire à la toute fin de la rencontre, à un possible renversement de situation.
Pour résumer, les Françaises, médaillées de bronze au Mondial en Nouvelle-Zélande à l’automne, ont existé dix minutes en début de rencontre et il leur a peut-être manqué dix minutes à la fin pour l’emporter.
Cette douzième défaite d’affilée face aux « Red Roses », leurs meilleures ennemies, laisse donc un goût amer aux protégées de David Ortiz et Gaëlle Mignot, pour leur premier Tournoi à la tête des Françaises, mais peut faire espérer de belles choses à l’avenir. Avec en ligne de mire la Coupe du monde 2025… en Angleterre.
En première période, « on passe à côté de l’évènement tout simplement, on est un peu spectatrices, a expliqué Mignot après la rencontre. On était dans une mauvaise spirale mais ce qu’on a envie de retenir, c’est qu’on est train de construire quelque chose, de très important: l’état d’esprit des filles ».
« Même avec ce score à la mi-temps, on ne lâche rien et on est à deux doigts de remporter le match. C’est là dessus qu’on a envie de capitaliser » pour l’avenir, a-t-elle ajouté.
Les Bleues ont tenu une dizaine de minutes en première période pendant lesquelles, après un court round d’observation entre les deux équipes à base de coups de pieds, elles ont campé dans les 22 mètres anglais, mais sans marquer.
Jusqu’à ce que contre le cours du jeu, sur une relance depuis leur camp, les « Red Roses » ne cessent de subir pour lancer leur redoutable machine, leur troisième ligne et capitaine Marlie Packer (25e) qui confirmait par la même occasion sa place en tête du classement des marqueuses (7 essais).
– « Vrai visage » –
Le rouleau compresseur enclenché, les Anglaises ont ensuite enchaîné, faisant résonner un doux « Swing low, sweet chariot » dans les gradins ensoleillés de Twickenham.
A la mi-temps, l’addition semblait très – trop – salée (33-0) pour la France pour espérer un « come back ».
Mais au retour des vestiaires, c’est une toute autre équipe qui s’est présentée.
A la mi-temps, « on leur a dit d’être actrices de leur événement, de prendre le jeu à leur compte, de tenir le ballon et de jouer comme on sait le faire. Petit à petit, on a réussi à rentrer dans ce match et on a dévoilé notre vrai visage pendant cette deuxième période », a souligné pour sa part Ortiz en conférence de presse.
Souhaitant faire oublier sa première période désastreuse, la formation tricolore s’est lâchée, montrant enfin de quoi elle avait été capable durant ce Tournoi, en signant cinq essais, quand l’Angleterre n’en marquait qu’un, jusqu’au dernier juste avant la sirène, mais trop tard.
© 2022 AFP
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