Londres, 15 fév 2023 (AFP) – La probabilité d’une grève des joueurs gallois, qui s’inquiètent du non-renouvellement de certains contrats avec leur fédération avant la réception de l’Angleterre le 25 février, prend de l’épaisseur, assurent mercredi différents médias britanniques.
Le Daily Mail a ainsi assuré dès mardi que les joueurs, remontés contre la crise qui secoue la fédération de rugby galloise, la WRU, envisageaient un mouvement pour marquer leur protestation.
Au pays de Galles, la WRU signe des contrats avec les clubs des provinces en ce qui concerne un vivier de joueurs internationaux défini à l’avance pour faciliter leur mise à disposition de l’équipe nationale.
De nombreux contrats fédéraux expirent prochainement mais les quatre équipes professionnelles galloises (Cardiff, Dragons, Ospreys et Scarlets) ont différé les discussions et gelé ainsi le recrutement de la WRU en raison de leurs difficultés économiques pour boucler les budgets de la saison prochaine.
« Je n’y crois pas, je suis à cinq mois de la fin de mon contrat, à huit mois de la Coupe du monde et mon futur est toujours incertain », s’insurge ainsi un international, sous couvert d’anonymat, dans le Daily Mail. « Je ne peux pas souscrire un prêt, je suis sous antidépresseur. Je suis chaque semaine avec la sélection et la fédération encaisse des dizaines de millions de livres après chaque match ».
« Bonne chance pour votre grève », a soutenu mercredi sur twitter l’ancien international Andrew Coombs. « Entraîneurs, joueurs, supporters, consultants, rassemblez-vous dans la rue devant le stade et exigez la fin du bazar. Ça suffit! »
En vertu d’une règle dite « des 60 sélections » qui rend depuis 2017, inéligibles pour le XV du Poireau, les joueurs gallois évoluant dans des clubs étrangers, à moins qu’ils ne comptent 60 sélections ou plus, la sélection pourrait ainsi déplorer le forfait de plusieurs d’entre eux lors de la Coupe du monde.
Le 2e ligne des Dragons Will Rowlands, qui compte 23 sélections seulement à 31 ans, est ainsi fortement pressenti pour rejoindre cet été le Racing 92.
Bien qu’un accord verbal existe, l’absence de contrats écrits officiels a longtemps été une source d’inquiétude pour les joueurs gallois.
Face à cette situation, le directeur général par intérim de la fédération galloise (WRU), Nigel Walker, s’est entretenu avec les joueurs de l’équipe nationale pour « clarifier la situation », a-t-on appris dans un communiqué mercredi.
– « Compassion absolue » –
Walker, ancien international entre 1993 et 1998, a alors insisté sur « la compassion absolue » de la fédération pour les joueurs et promet d’agir aussi « rapidement que possible ».
« Nous savons que la situation est loin d’être idéale, mais il est très important pour l’ensemble du rugby gallois que nous franchissions cette prochaine étape correctement… Si cela signifie prendre du temps pour le faire, alors qu’il en soit ainsi », a-t-il ajouté.
Malcolm Wall, le président du Professional Rugby Board (PRB), qui gère le rugby professionnel au pays de Galles, a déclaré que les joueurs et les clubs devaient aussi faire face à la réalité financière du rugby gallois.
« Le fait est que la WRU et les clubs ont payé des salaires que leurs entreprises ne peuvent pas se permettre, de sorte que le nouvel accord établit un nouveau cadre pour les négociations de contrats », a déclaré Wall.
Dans ce nouveau cadre, le salaire annuel moyen d’un joueur professionnel gallois serait de 100 000 £ (environ 112.000 euros), le PRB étant convaincu que les salaires proposés sont « conformes au marché britannique ».
« Le PRB accepte que certains clubs anglais et français mieux financés paient davantage, mais c’est là que nous devons fixer notre limite pour la soutenabilité du pays de Galles », a insisté M. Wall.
La fédération galloise est secouée depuis plusieurs mois par des turbulences tant sportives, à l’image des mauvais résultats de sa sélection qui occupe la dernière place du classement dans le Tournoi, qu’extra-sportives.
En janvier, le directeur général de la fédération avait été contraint à la démission après que plusieurs femmes au sein de l’organisation aient dénoncé la culture sexiste qui y régnait, sans toutefois qu’il ne soit personnellement visé par aucune des accusations.
© 2023 AFP
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