Six nations: les Bleus, favoris, peuvent marquer les esprits

Paris, 31 jan 2023 (AFP) – Auteurs du Grand Chelem en 2022, invaincus depuis 13 matches, les Bleus, favoris du Tournoi des six nations 2023, ont l’occasion de marquer les esprits à sept mois du Mondial à domicile, mais aussi de faire un peu oublier les déboires au sein de la Fédération.

Pour cela, le XV de France a des arguments à faire valoir: deuxième nation au classement mondial, les hommes de Fabien Galthié n’ont plus perdu depuis le 17 juillet 2021 et un revers d’une sélection bis, voire ter, en Australie.

Depuis, rien ne résiste aux coéquipiers d’Antoine Dupont, meilleur joueur du monde en 2021, meilleur joueur du Tournoi en 2020 et 2022. Ni les légendaires All Blacks, tombés de leur piédestal (40-25) à l’automne 2021, ni les champions du monde sud-africains, avalés (30-26) un an plus tard.

Quant aux affaires autour de la Fédération (FFR), à commencer par la démission du président Bernard Laporte vendredi dernier, si elles font la une des médias depuis des semaines, elles ne perturbent pas plus que ça les Bleus, selon eux.

« On se concentre vraiment sur le rythme et les entraînements. De toute façon, nous n’avons pas beaucoup de temps pour se pencher sur d’autres choses. On est très +focus+ sur le rugby », a expliqué le deuxième ligne Thibaud Flament.

« Bernard (Laporte) est un personnage qu’on apprécie tous au sein du groupe. On attend de voir ce qui se passe », a-t-il ajouté.

Un deuxième Grand Chelem de rang pour les Bleus, ce qui serait une première depuis 1998, permettrait surtout de frapper un grand coup à quelques mois du Mondial en France (8 septembre-28 octobre).

En réalisant un nouvel exploit, les Français égaleraient en outre le record absolu de 18 victoires consécutives, co-détenus par les Anglais (octobre 2015-mars 2017) et les Néo-Zélandais (août 2015-novembre 2016).

Ce serait un sacré message envoyé à la planète ovale en vue de la Coupe du monde, une compétition que les Bleus n’ont jamais remportée.

– « Pas favoris »? –

Mais, en attendant, au moment d’abord les Six nations, les joueurs français affichent un souci d’humilité.

« Je ne suis pas sûr qu’on sera forcément favoris cette année dans le Tournoi. On a trois déplacements et c’est toujours différent, toujours compliqué, d’aborder une compétition qu’on a déjà gagnée. On va être attendus », a souligné le demi de mêlée toulousain, Antoine Dupont.

« Il va falloir continuer à améliorer notre jeu car les équipes progressent, elles veulent toutes nous battre. Le niveau monte, comme tous les ans, c’est de plus en plus dur », a-t-il ajouté.

Même tonalité du côté du sélectionneur, qui a récemment assuré avoir identifié « des points d’amélioration ».

« On gagne les matches, c’est vrai mais, au cours de chacun d’entre eux, on a eu des temps forts mais aussi des temps faibles. Et, là-dessus, on peut travailler de façon très précise pour continuer à faire grandir notre équipe », a confié Fabien Galthié.

Le plan de jeu des Bleus, parfois un peu trop lisible lors des tests de l’automne malgré des victoires devant l’Australie (30-29), l’Afrique du Sud et le Japon (35-17), va également être modifié.

« On travaille sur une évolution de notre animation offensive, qu’on avait adaptée pour la tournée de novembre. On avait fermé un peu notre animation offensive, pour des raisons très particulières. On va la modifier pendant le Tournoi, c’est acté », a poursuivi Galthié.

– Trois déplacements –

Cette évolution est d’autant plus nécessaire que le staff du XV de France fait face à une hécatombe: outre Virimi Vakatawa, contraint à une retraite prématurée, et Emmanuel Meafou, pas encore naturalisé, le deuxième ou troisième ligne Cameron Woki, les centres Jonathan Danty et Arthur Vincent, les talonneurs Pierre Bourgarit et Peato Mauvaka, et le pilier Jean-Baptiste Gros sont tous absents. Des joueurs cadres, tels le troisième ligne François Cros, l’ouvreur Matthieu Jalibert, le pilier Uini Atonio ou les ailiers Damian Penaud et Gabin Villière reviennent eux à peine de blessures.

Et avec trois déplacements, à Rome (5 février), Dublin (11 février) et Londres (11 mars), le XV de France aura fort à faire. Notamment face aux Irlandais, la première nation mondiale.

« Le principal adversaire, c’est sûrement l’Irlande. Ils ont gagné beaucoup de matches contre des grosses équipes », a souligné Dupont, assurant par ailleurs ne pas encore penser au Mondial.

« On est tous à 100% concentrés sur le Tournoi. On aura le temps de se concentrer sur la Coupe du monde après. »

© 2022 AFP

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