Soupçonné de malversations financières, Claude Atcher en garde à vue puis relâché

L’ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023, Claude Atcher, a été interrogé sous le régime de la garde à vue mardi et mercredi à Paris, a indiqué une source proche du dossier à l’AFP.

L’ex-homme fort du rugby, âgé de 68 ans, a été relâché sans poursuites à ce stade, selon cette source.

Il a été interrogé par les gendarmes de la Section de recherches de Paris, comme l’avait révélé Le Canard enchaîné mardi.

M. Atcher a été « entendu à sa demande », ont affirmé à l’AFP ses avocats, Mes Emmanuel Moyne et Geoffroy Goubin.

Devant les gendarmes, il « a réfuté les accusations portées contre lui » et « attend sereinement l’issue de l’enquête préliminaire », ont ajouté ses conseils.

Leur client « va par ailleurs déposer plainte en raison des nouvelles violations du secret de l’enquête dont il est victime », ont-ils ajouté.

Sa garde à vue est intervenue dans le cadre de l’enquête ouverte en octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour favoritisme, trafic d’influence, corruption, prise illégale d’intérêts et vente illégale de places.

Les investigations « se poursuivent », a souligné la source proche du dossier.

L’affaire a débuté à l’été 2022.

En juin, le quotidien sportif L’Equipe révèle des témoignages anonymes au sein du Groupement d’intérêt public (GIP) France 2023, sous le coup d’un « management par la terreur » attribué à Claude Atcher et sa cheffe de cabinet. Le ministère des Sports saisit alors l’inspection du travail.

Par ailleurs, l’Inspection générale des finances (IGF) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) émettent un signalement sur différents éléments: marchés passés, billetterie et véhicules à la disposition de M. Atcher… Ce qui aboutit à l’ouverture d’une enquête au PNF.

Dans la tourmente, Claude Atcher est d’abord mis à pied à titre conservatoire, puis destitué à l’issue d’un conseil d’administration du GIP le 10 octobre.

En parallèle, le parquet de Paris ouvre aussi une enquête pour harcèlement moral – à ce jour, M. Atcher n’a pas été entendu sur ce volet, selon une autre source proche du dossier.

Depuis le début, M. Atcher conteste vigoureusement.

Dans un livre publié fin mars et intitulé « Dans l’ombre de la Coupe » (En Exergue Editions), il règle ses comptes et décrit le « vide » d’une « violence extrême » après son licenciement.

Il a aussi relancé fin mars son offensive judiciaire, après avoir essuyé le classement de deux plaintes contre X pour abus de confiance et pour subornation de témoin, demandant cette fois à un juge d’instruction d’enquêter sur les conditions de sa révocation.

« J’ai besoin de savoir ce qui s’est passé », avait-il expliqué fin mars à l’AFP. « Si je suis coupable de choses, je suis d’accord pour en payer le prix, mais je veux des enquêtes ».

© 2024 AFP

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