Arrivé en quasi inconnu dans le Top 14 à l’automne 2020, le deuxième ligne Thibaud Flament (26 ans, 26 sélections) est désormais aussi indispensable à Toulouse qu’en équipe de France, mais affirme dans un entretien accordé à l’AFP vouloir « garder les pieds sur terre ».
QUESTION: Malgré la défaite toulousaine (31-28), le match contre Bordeaux-Bègles dimanche, particulièrement intense, est-il tombé à point pour se replonger dans le bain en club après le Tournoi des six nations et à l’approche de la Champions Cup?
REPONSE: « On est vraiment passé à côté de la première mi-temps. Ils nous ont bien pris. Je croyais qu’on allait gagner à la fin, mais il en a manqué un peu. En termes de statistiques, d’engagement, de stade, d’ambiance, ça ressemblait vraiment à un match international. On a un peu en tête le huitième de finale de Champions Cup (contre le Racing 92 le 7 avril au stade Ernest-Wallon, NDLR). Mais il faut déjà digérer ce match-là, qu’on travaille dessus, qu’on voit ce qu’on peut améliorer. »
Q: Comment avez-vous vécu votre blessure à un pied, qui vous a éloigné des terrains pendant près de trois mois et vous a privé des trois premiers matches du Tournoi des six nations?
Q: « J’étais frustré au début, parce que ça me tenait vraiment à coeur de jouer en club. Dans un second temps, ça m’a fait beaucoup de bien, parce que j’ai pu me ressourcer, me régénérer, m’aérer l’esprit, faire autre chose… Tout en gardant un pied dans le rugby, mais c’était vraiment ressourçant. Après, sur la fin, c’était long, j’avais vraiment envie de reprendre et c’était frustrant de devoir repousser les délais. C’est derrière maintenant. »
Q: Qu’avez-vous pensé du début de Tournoi de l’équipe de France?
R: « C’était dur à voir. On voyait que l’équipe était en difficulté. Ça arrive, c’est un nouveau cycle qui démarre. Il y avait besoin d’une petite période d’adaptation. Maintenant, il faut continuer sur la lancée qu’on a insufflée avec les deux derniers matches (victoires contre le pays de Galles puis contre l’Angleterre, NDLR). »
Q: On vous a peu entendu après l’élimination en quart de finale de la Coupe du monde l’automne dernier face à l’Afrique du Sud. Etait-ce un moyen d’en faire plus facilement le « deuil »?
R: « Je voulais prendre du recul, penser à autre chose. La période avait été très intense, pendant un petit moment. Je sentais que j’avais besoin de couper, de sortir un peu la tête de l’eau. On a eu du mal à digérer cette défaite. Ça reste un échec et on va devoir vivre avec. Mais je pense que c’est derrière maintenant. Le Tournoi nous a mis la tête sur un autre projet, on passe à autre chose. »
Q: Auriez-vous imaginé être installé chez les Bleus aujourd’hui quand vous avez rejoint Toulouse en 2020 après un parcours atypique via l’Argentine et l’Angleterre?
R: « Ça aurait été difficile pour moi de le croire. Je sentais que c’était la voie que je voulais poursuivre, que c’était là où je devais aller, que ça allait marcher. Mais je n’aurais pas imaginé tout ça non plus (…) J’essaie de progresser, de m’améliorer dans plein de registres. J’ai dû travailler sur certains secteurs et je dois encore le faire sur d’autres. C’est tout un travail qui commence à porter ses fruits. Il faut continuer. »
Q: Ce nouveau statut implique-t-il davantage d’attentes et de responsabilités?
R: « C’est beaucoup de plaisir. Je sens que j’évolue en tant que joueur, en tant que personne. C’est très enrichissant et c’est hyper agréable de sentir qu’on évolue. C’est comme les gens qui travaillent en entreprise: quand ils ont des challenges, qu’ils doivent se dépasser et que ça fonctionne, c’est toujours hyper satisfaisant. Je le vis très bien, j’essaie de garder les pieds sur terre et de continuer à travailler sur ce que je dois améliorer. »
Propos recueillis par Sébastien DUVAL
© 2024 AFP
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