À Chaban-Delmas, l’Union Bordeaux-Bègles a dompté le Lyon au terme d’un bras de fer spectaculaire (32-20). Le scénario a tenu en haleine jusqu’au bout. Pourtant, les Girondins avaient démarré tambour battant. Finalement, la décision s’est faite dans le dernier quart d’heure, quand Bordeaux a profité du carton jaune de Jiuta Wainiqolo pour accélérer et bonifier sa victoire. En face, Lyon a longtemps cru repartir d’Aquitaine avec un résultat. Mais une faute de main dans l’ultime séquence a scellé une soirée frustrante pour les visiteurs.
Un départ canon signé Lamothe et Depoortere
D’entrée, l’UBB a imposé son rythme. Sur pénaltouche, le maul girondin a déroulé et Maxime Lamothe a conclu en puissance (3’, 5-0). Matthieu Jalibert a transformé (4’, 7-0). Puis, l’occupation et la vitesse ont étouffé Lyon. Au terme d’une longue séquence sur les 5 mètres, l’ouvreur a parfaitement dosé un petit par-dessus dans l’en-but pour Nicolas Depoortere (8’, 12-0). L’UBB a continué d’appuyer et a été récompensée en contre : feinte de Depoortere, accélération, et mise en orbite de Louis Bielle-Biarrey qui a filé marquer (18’, 17-0). Chaban vibrait déjà.
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Le LOU réplique par Gonzalez, Jalibert voit jaune
Lyon s’est alors révolté. Paddy Jackson a d’abord débloqué le compteur sur pénalité (22’, 17-3). Puis, après une relance au large, Esteban Gonzalez a percé plein axe, crocheté Etchegaray et aplati entre les perches (25’, 17-8). Jackson a transformé (26’, 17-10). Le match a basculé une seconde fois : carton jaune pour Jalibert (27’). Réduite à 14, l’UBB a subi et concédé une nouvelle pénalité (28’, 17-13). Les Girondins ont tenu jusqu’à la pause, malgré une dernière alerte finalement invalidée pour en-avant au départ de l’action (40’+2).
Un mano a mano entre Bordeaux Bègles et Lyon intense jusqu’au money-time
Au retour des vestiaires, les débats se sont équilibrés. Bordeaux a cherché les extérieurs, Lyon a répondu par de longues séquences. Le moment fort du LOU a surgi autour de l’heure de jeu : jeu rapide, coup de pied à suivre vers l’en-but, récupération opportuniste de Gonzalez pour un doublé (55’, 17-18), transformé par Jackson (56’, 17-20). Chaban a retenu son souffle. Bordeaux a réagi par l’impact de son banc et une montée en puissance dans les duels. Sanction immédiate : carton jaune pour Wainiqolo pour antijeu (66’). Dans la foulée, Jalibert, revenu des vestiaires, a égalisé sur pénalité (66’, 20-20).
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Rayasi et Bielle-Biarrey emballent la fin
À 15 contre 14, l’UBB a remis du volume. Sur mêlée au centre, Jalibert a renversé d’une merveille de passe au pied pour Salesi Rayasi, seul en bout de ligne (69’, 25-20). Transformation en face (69’, 27-20). Mené de deux possessions, le LOU s’est exposé. Bordeaux a conclu avec talent : sur une touche négociée dans ses 20 mètres, Bielle-Biarrey a été servi dans le fermé, a cadré Tchapchet puis a allumé la post-combustion pour plonger en coin (75’, 32-20). La transformation, difficile, a fui les perches (76’). La dernière charge lyonnaise a buté sur une faute de main (79’). Le rideau est tombé.
Les hommes forts de Bordeaux Bègles – Lyon et l’ombre des Bleus
Au rayon des hommes du match, la paire Depoortere – Bielle-Biarrey a fait très mal, alternant vitesse d’exécution et justesse technique. Lamothe a donné le ton d’entrée, tandis que Jalibert, malgré un passage en prison, a pesé par sa vista, notamment sur ses coups de pied d’occupation et ses inversions de jeu. Côté LOU, Gonzalez a signé un doublé plein d’opportunisme et de lecture, tandis que Jackson a maintenu les siens dans le match au pied. Enfin, Penaud s’est distingué par ses courses et ses retours, à l’image d’un sauvetage décisif au contact. De bon augure pour la densité du rugby français, avec des internationaux tricolores très impliqués des deux côtés.
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Ce que dit ce succès
Sportivement, Bordeaux a prouvé sa capacité à encaisser une tempête, puis à remettre de l’ordre. La gestion du temps faible, l’impact du banc et la précision dans la zone de marque ont fait la différence. Lyon n’a pas démérité. Au contraire, le LOU a su revenir au score, capitaliser sur l’infériorité bordelaise et mettre de la vitesse derrière. Néanmoins, l’indiscipline en fin de match et le carton jaune de Wainiqolo ont coûté très cher. Moralité : à Chaban, il faut tenir 80 minutes pleines. L’UBB a bonifié. Le LOU repart sans rien.