Bordeaux, 15 nov 2022 (AFP) – Arrivé comme le messie en 2019 et prolongé l’an dernier jusqu’en 2025, Christophe Urios est poussé vers la sortie à Bordeaux-Bègles, après des mois de tensions avec son président et certains joueurs et des résultats en-deçà des objectifs.

La rumeur d’un divorce avant l’heure, révélée la semaine dernière par Sud Ouest, s’est donc confirmée. « Ce n’est qu’une question de détails », « notamment juridiques », ont confirmé mardi à l’AFP des proches du dossier.

Lundi le président du club Laurent Marti a reçu Christophe Urios pour évoquer la situation actuelle de l’UBB (11e du Top 14), mais aussi ses méthodes de management, ses activités hors rugby (consultant RMC, vignes, séminaires en entreprise).

Le conflit apparu avec ses joueurs au printemps juste avant le barrage victorieux contre le Racing 92, avait déjà alerté sur le climat régnant au sein du vestiaire girondin.

« Les joueurs sont dans une dynamique où ils veulent fermer ma gueule, avait averti Urios avant la demi-finale de Top 14 contre Montpellier. Je n’attends que ça (…) Ils sont en guerre contre moi. Qu’ils me montrent qu’ils vont me faire fermer ma gueule. Je serai le premier content ».

Bilan de l’épisode? Une défaite face au MHR (19-10), du ressentiment et le départ surprise durant l’été de l’international Cameron Woki au Racing 92 alors qu’il lui restait une année de contrat.

– Séparation inéluctable –

La flamme n’est pas revenue avec la nouvelle saison, débutée par un revers frustrant à domicile devant Toulouse (25-26) qui a plombé d’entrée les ambitions et ravivé certaines tensions, internes ou envers la presse, sans parler des envies de départ qu’on prêtait à Matthieu Jalibert.

La déconvenue subie à Pau (33-7) avant la coupure internationale avec une équipe amputée des internationaux et de nombreux cadres blessés, sans réaction d’Urios, mutique médiatiquement depuis un mois sur ordre de Marti, a fini par convaincre ce dernier que la séparation devenait inéluctable. Elle aura un coût non négligeable pour les finances de l’UBB (1,2 millions d’euros selon L’Équipe, moins selon un proche du club).

Ainsi s’achève une belle romance née fin 2018 quand Marti, lassé d’échouer chaque année aux portes du Top 6, annonçait avoir trouvé « le mec qui nous manquait pour franchir un palier », citant « sa passion, sa rigueur, des valeurs humaines, des compétences rugbystiques et une connaissance du Top 14 ».

Après avoir réalisé des miracles avec Oyonnax, Urios venait de conduire Castres au titre de champion de France et était même annoncé chez les Bleus.

– La frustration de la saison Covid –

La greffe a pris d’emblée: Bordeaux a survolé le championnat 2019-2020, avant d’être coupé dans son élan par la pandémie de Covid-19.

L’UBB possédait alors huit points d’avance sur son dauphin et se voyait lancée vers le Bouclier de Brennus dans le sillage de ses facteurs X Semi Radradra et Santiago Cordero, ou de sa pépite Matthieu Jalibert alors sur un nuage.

Les deux saisons suivantes ont confirmé le nouveau statut de l’Union, échouant deux fois en demi-finales contre le futur vainqueur: sur des détails face à Toulouse (24-21) en 2021, puis par manque d’esprit de corps un an plus tard contre Montpellier. Un signe prémonitoire malgré la prolongation de contrat d’Urios jusqu’en 2025 signée il y a tout juste un an ?

Le souffle nouveau espéré pour sortir du bas du ventre mou du Top 14 pourrait être incarné par Yannick Bru. Des contacts ont été établis avec l’ancien entraîneur adjoint du XV de France et ex-manager de Bayonne, actuellement consultant pour la franchise des Sharks de Durban, qui était à Bègles la semaine dernière.

Pour une arrivée rapide ou l’été prochain? L’intérim pourrait dès lors être confié à Julien Laïrle, actuel entraîneur des avants, et à Christophe Laussucq, au club depuis quatre mois dans un rôle transversal entre la formation et le groupe pro.

© 2022 AFP

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