À peine arrivé et déjà intégré: le capitaine des Springboks Siya Kolisi va disputer, dimanche face à la Rochelle, sa première rencontre avec le Racing 92, où il ne lui reste plus qu’à être performant sur le terrain pour parachever son adaptation.
« Parfois, les nouveaux sont un peu dans leur coin, il faut aller les chercher pour les mettre à l’aise », a souligné le troisième ligne du Racing 92 Ibrahim Diallo.
« Mais lui pas du tout, il est venu vers nous, il parle avec les mecs, il s’intéresse à toi », a-t-il décrit au sujet de la superstar des Springboks, fraîchement sacré double champion du monde en France.
À l’image de son attitude dans les tribunes du stade Jean-Bouin, où il est apparu sur les écrans géants reprenant les chants des supporters du Racing 92, le troisième ligne de 32 ans semble s’être parfaitement acclimaté à l’air francilien, lui qui évolue pour la première fois dans une équipe hors d’Afrique du Sud.
Il s’est immédiatement mis dans l’ambiance du vestiaire très blagueur du Racing, n’hésitant pas chambrer gentiment le talonneur ciel et blanc Camille Chat lors de sa présentation.
« Il a vu qu’on était très taquins, il s’est fondu dans le moule. Hier (mardi) matin, je n’avais pas mis de crème, il est venu et il m’a dit: tu veux que j’aille t’en acheter ? », s’est amusé Diallo.
. Leader naturel
Au-delà des joueurs, Siya Kolisi salue chaque matin l’ensemble des administratifs du club qu’il connaît déjà tous par leurs noms, explique-t-on du côté du Plessis-Robinson.
« Tout le monde l’apprécie, c’est quelqu’un qui a toujours le sourire, qui rigole, qui est bienveillant avec tout le monde. Il soude encore plus l’équipe », a détaillé Gaël Fickou.
Ce n’est pas un joueur « qui va faire des gestes techniques incroyables », a prévenu le trois-quart centre aux 85 sélections avec le XV de France. « C’est plus un combattant, un joueur qui se montre dans les matches par son leadership et son implication », a-t-il poursuivi au sujet du capitaine « emblématique » de l’Afrique du Sud.
Si Stuart Lancaster souhaite s’appuyer sur plusieurs cadres pour « mener l’équipe à différents moments », celui qui compte 83 sélections avec les Springboks en sera forcément un.
« Il vient d’arriver donc on va lui laisser le temps de s’adapter au groupe et après son leadership naturel prendra le dessus », a estimé le pilier Cedate Gomes Sa.
« On est pressés d’apprendre de lui, qu’il partage ses expériences pour nous faire grandir en tant que joueur. J’ai 25 ans, il en a 32, il a plein de trucs à m’apporter. J’écoute et je regarde », a abondé dans le même sens Ibrahim Diallo.
. Superstar mondiale
Car pour beaucoup celui qui est passé du « township » au sommet du rugby est un modèle à suivre.
Élevé dans le dénuement avant d’obtenir une bourse pour le prestigieux Grey High School, un lycée qui a formé de nombreux internationaux, Siya Kolisi est un « exemple pour l’équipe et pour les joueurs de rugby », a souligné Fickou.
« C’est un mec qui s’implique énormément, il considère tout le monde. C’est quelqu’un de généreux », a ajouté le centre du Racing 92, évoquant la fondation créée par Siya et sa femme Rachel Kolisi en 2020 pour lutter contre les inégalités en Afrique du Sud.
De premier capitaine noir de sa sélection en 2018 à porte-étendard des Springboks, longtemps considérés comme l’un des symboles de la politique d’apartheid, Kolisi est devenu une superstar adulée dans son pays mais aussi dans le monde du sport.
En témoignent son appel vidéo avec l’entraîneur de Liverpool Jurgen Klopp après sa conférence de présentation au Racing 92, ou encore la présence à ses côtés du capitaine de Chelsea Reece James dans les tribunes du stade Jean-Bouin.
À Paris, il apprécie une tranquillité retrouvée après les célébrations du titre mondial en Afrique du Sud. Une parenthèse dans sa notoriété qui pourrait vite être refermée si l’idole sud-africaine conduit le Racing 92 à un premier titre majeur depuis 2016.
© 2023 AFP
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