Arrivé en France il y a un peu plus d’un mois, l’Anglais Stuart Lancaster, ancien entraîneur de la province irlandaise du Leinster, doit encore « apprendre à conduire de l’autre côté de la route », comme il l’a raconté à l’AFP à quelques jours du premier match du Racing 92.
Q: Vous êtes arrivé en France il y a quelques semaines. Comment se passe l’installation?
R: « C’était un grand chambardement. J’ai eu la chance d’avoir une semaine avant l’arrivée des joueurs, ça m’a permis de m’installer dans une nouvelle maison, commencer à conduire de l’autre côté de la route… (rire) Quand vous commencez un nouveau travail, quel que soit l’environnement, il faut prendre le temps de découvrir les installations, les gens… Ca prend du temps, surtout avec le visa à gérer en plus. Mais on en est à la cinquième semaine de préparation, les joueurs sont arrivés. Tout ça, c’est pas mal de changements pour eux, avec un nouveau staff, de nouvelles idées… C’est un défi excitant. »
Q: Vous leur parlez français?
R: « Mon français s’améliore. Je ne suis pas encore bilingue mais je me débrouille: j’ai appris le français à l’école mais je ne l’ai pas pratiqué pendant trente ans! Mais je me suis rendu compte que, depuis cinq semaines que j’habite ici, j’apprends des mots ici et là. Maintenant, il me faut juste que j’arrive à mettre ses mots dans des phrases! (sourire) Les joueurs sont habitués à entendre de l’anglais même si mes instructions sont traduites. La terminologie est assez similaire donc j’arrive mieux à communiquer sur le terrain que dans les réunions. Mais il y a des gens dans le staff, comme Frédéric Michalak, Dimitri Szarzewski, Joe Rokocoko ou Yannick Nyanga qui parlent très bien anglais. »
Q: Qu’est-ce qui vous a attiré au Racing 92?
R: « Peu de gens s’en souviennent mais j’ai été consultant au Racing en 2016. Ca n’a duré que quelques jours mais je me souviens m’être dit ‘pfiouuuu c’est un endroit incroyable’. On les a affrontés en Champions Cup par le passé et, quand ils m’ont contacté l’été dernier, j’ai hésité pour la première fois. J’ai toujours eu envie d’entraîner en Top 14, une compétition incroyable, avec de supers équipes… Prenez l’équipe du Racing 92, avec ses joueurs et même les Espoirs: il y a le potentiel pour redevenir N.1. Je ne voulais pas terminer ma carrière en regrettant de ne pas avoir relevé ce défi. J’ai été sélectionneur de l’Angleterre, j’ai été en Irlande pendant sept ans… J’espère bien rester quelques années en France pour que je puisse me retourner, à la fin de ma carrière, sur toutes ces expériences, toutes ces différentes cultures… C’est ça qui m’a motivé. »
Q: Quelle impression vous laisse l’équipe pour le moment?
R: « On a changé pas mal de choses au niveau de l’organisation, que ce soit dans le calendrier de la semaine, sur comment on fait les choses les jours de match… On a des fondations solides sur lesquelles il faut construire avant le retour des joueurs qui sont à la Coupe du monde. Il y a un potentiel incroyable. Ils ont évidemment été déçus de ne pas remporter de titre la saison dernière mais il y a de nouveaux joueurs qui arrivent, ceux qui restent ont un an d’expérience de plus… On veut être compétitifs au plus haut niveau. Le Racing a marqué énormément d’essais la saison dernière mais la priorité, pour moi, c’est d’améliorer la défense et de m’assurer que les touches et les mêlées soient costauds pour nous permettre de construire notre rugby. Je ne veux pas changer l’ADN du club mais j’ai envie d’apporter un peu plus d’attention aux détails. »
Propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY
© 2022 AFP
Coffrets Cadeaux autour de la Truffe Noire : Truffes VIP